Belgique : mais où est donc passée l’épargne des citoyens belges ?
De façon très régulière, « on » nous parle de l’épargne des ménages belges qui, avec 243 milliards d’euros, serait parmi les plus élevée d’Europe occidentale ! Pourtant cette épargne est si mal rétribuée que l’intérêt payé est inférieur au taux de l’inflation. Donc, les Belges n’épargnent pas : ils confient l’argent qu’ils ont gagné durement, en sacrifiant sur leur confort de vie, pour le confier à des organismes, les banques, qui en « perdent » en moyenne 1,5%,…
Alors où est cet argent ?
Car je ne peux pas imaginer que les banques si bien organisées « perdraient » ainsi chaque jour des millions, sinon des milliards d’euros. Or, l’argent est « rare » en Belgique. Il suffit d’être entrepreneur ou simple indépendant, pour en comprendre toute la signification.
Il est impossible d’obtenir un prêt, ni un financement sans en détenir 2 à 3 fois l’équivalent en biens immobiliers ou en placements mobiliers… Ce qui est un comble pour l’entrepreneur qui souvent a déjà tout mis en garantie pour créer son entreprise. Or, pour créer des emplois, il faut créer de la valeur… et – en Belgique – c’est essentiellement le tissu des PME et TPE qui joue ce rôle.
Pourtant aucune disposition n’est prise, ni pour encourager et encore moins pour « forcer » les banques à recycler l’épargne des Belges… dans l’économie belge. Les Gouvernements successifs (de droite et de gauche) ont pourtant volé au secours des banques,… et en sont des actionnaires importants !
Alors, comment expliquer qu’au lieu d’organiser la relance économique via le réinvestissement de l’épargne dans le tissu économique du pays, ces mêmes gouvernements (que nous avons élus !) n’ont jamais d’autres « recettes » que de puiser dans la poche des actifs ou plus généralement des épargnants ?
De deux choses l’une,
• ou cette épargne est prêtée à l’Etat à des taux exorbitants, ce qui expliquerait en partie les taux d’imposition très élevés en Belgique,… pour payer les intérêts de « leur » argent aux banques… Et la boucle serait ainsi bouclée ?
• …à moins que – et cela me paraît le plus vraisemblable – l’épargne ne soit « encapsulée » dans des « produits financiers », éparpillés dans le monde au travers de structures complexes ?
Sans doute faut-il encore s’attendre à une implosion du monde financier ? … A moins que la manif du 9 novembre ne se transforme en un mouvement social plus profond ?
Cela s’appellerait alors une révolution.
Joseph Trompette