L’économie mondiale, sous l’impulsion de l’Europe et des marchés émergents, est de nouveau sur les rails. Toutefois, des niveaux de valorisation relativement élevés et une politique de resserrement imminente de la part des banques centrales pourraient entraver des perspectives d’investissement favorables.
C’est l’opinion partagée par Frank Vranken, Chief Strategist de Puilaetco Dewaay Private Bankers, dans la brochure « les Perspectives d’investissement semestrielles ». Ces perspectives portent sur l’économie mondiale, les marchés financiers et les principales classes d’actifs.
Suite aux résultats des élections néerlandaises et françaises, les craintes d’une montée de populisme et du protectionnisme se sont estompées, explique Frank Vranken. Si le mouvement de reprise semble enfin s’installer solidement en Europe, les perspectives annuelles de croissance aux États-Unis se sont toutefois assombries étant donné que le président Trump n’est jusqu’ici pas parvenu à tenir sa promesse électorale en matière de réformes économiques.
Au Royaume-Uni, où l’impact du Brexit est jusqu’à présent moins significatif que prévu, notamment en raison de la dépréciation de la monnaie britannique, les risques à moyen terme demeureront une ombre au tableau.
Quant à la Chine, elle reste déterminée à réduire son endettement et limiter la croissance du crédit sans trop impacter le rythme de son expansion économique globale.
Dans le contexte économique favorable actuel, la croissance des bénéfices et des ventes s’accélère, les investissements augmentent et un regain de productivité est attendu.
Actions et obligations
Concernant les marchés actions, où les valeurs cycliques restent préférables aux valeurs défensives, Frank Vranken indique : « Les niveaux de valorisation semblent relativement élevés aux États-Unis, un peu moins en Europe, et surtout au Japon et dans les marchés émergents, où les bénéfices et les valorisations sont particulièrement attrayants. » Les actions japonaises, émergentes et européennes sont les plus attrayantes alors que les perspectives des actions américaines dépendront au moins en partie de la capacité du président Trump à réaliser la réforme fiscale promise.
Les obligations ont pour la plupart enregistré des performances réelles négatives dans la mesure où l’inflation a dépassé les taux d’intérêts nominaux. Toutefois, les obligations d’entreprise à haut rendement et les titres de créance des marchés émergents semblent eux plus prometteurs.
S’attardant sur les politique monétaire, Frank Vranken insiste que face à une reprise enfin synchronisée et au recul des pressions déflationnistes, la question pour les banques centrales reste de savoir comment mettre fin à une politique extrêmement favorable sans perturber les marchés.
Le Chief Strategist s’attend à ce que la politique de rachat d’obligations de la Banque centrale européenne se réduise progressivement à partir de 2018 et que les taux restent inchangés jusque-là. Aux États-Unis, une hausse supplémentaire est attendue cette année, dans la mesure où la montée des tensions sur le marché de l’emploi devrait susciter une intensification des pressions inflationnistes.
L’euro progresse face aux principales devises, dont le dollar (USD), la livre sterling (GBP) et le yen (JPY), alors que les monnaies des marchés émergents semblent surévaluées aux niveaux actuels et pourraient souffrir d’une hausse supplémentaire des taux américains que nous anticipons cette année.
Le regain d’activité manufacturière et la hausse des dépenses publiques en faveur des projets d’infrastructures sont favorables à la variable « demande » de l’équation, tandis que les producteurs semblent plus enclins à limiter la production, y compris celle du pétrole.
Source: Puilaetco Dewaay Private Bankers