Résultats des tests de résistance 2018 : les banques belges KBC et Belfius démontrent une amélioration constante

04 novembre 2018

Dans le cadre des tests de résistance qui ont été menés auprès des 48 plus grands établissements financiers européens et dont les résultats sont publiés par l’Autorité bancaire européenne (ABE), les banques belges KBC et Belfius affichent des performances largement supérieures à la moyenne européenne et démontrent l’amélioration constante de leur capacité de résistance.

L’ABE a pubié les résultats détaillés des tests de résistance de l’ABE menés pour 48 grandes banques de l’UE, dont 33 établissements dans des pays de la zone euro soumis à la surveillance directe de la Banque centrale européenne (BCE). Les tests de résistance menés à l’échelle de l’UE pour le groupe des plus grandes banques de l’UE comprennent Belfius et KBC Group. ING Belgique et BNP Paribas Fortis, qui sont des filiales de groupes bancaires étrangers, sont incluses dans le test de résistance par l’intermédiaire de leurs établissements mères.

L’objectif du test de résistance mené à l’échelle de l’UE est de fournir aux autorités de contrôle, aux banques et aux acteurs du marché un cadre analytique commun permettant de comparer et d’évaluer la capacité de résistance des grandes banques de l’UE et du système bancaire de l’UE à une série de chocs économiques défavorables hypothétiques. Le test de résistance comprend un scénario de base et un scénario défavorable, tous deux à un horizon de trois ans. Les hypothèses concernant les variables macroéconomiques dans le scénario de base sont conformes aux prévisions de décembre 2017 publiées par la BCE. Le scénario défavorable, conçu par la BCE et le Comité européen du risque systémique, est une hypothèse reflétant les risques systémiques qui étaient considérés comme représentant les menaces les plus importantes pour la stabilité du secteur bancaire de l’UE au début du test en janvier 2018[1].

Comme le scénario défavorable du test de résistance est hypothétique, les incidences estimées de ce scénario ne doivent pas être vues comme des prévisions de la rentabilité des banques. Par ailleurs, les résultats ne tiennent pas compte des éventuelles réactions des banques face aux chocs, puisque le test de résistance se fonde sur l’hypothèse d’un bilan statique. Les résultats des tests de résistance peuvent néanmoins servir très utilement d’outil d’analyse pour évaluer la résistance potentielle des bilans bancaires aux chocs spécifiques considérés.

Comme pour le test de résistance mené à l’échelle de l’UE en 2016, celui de 2018 ne comporte pas de seuil « réussite/échec » relatif au ratio de fonds propres de base de catégorie 1 (Common Equity Tier 1, CET1) projeté dans le scénario défavorable[2]. Il a été conçu pour être utilisé comme contribution importante au processus de surveillance et d’évaluation prudentielle (Supervisory Review and Evaluation Process, SREP), avec comme objectif principal de déterminer les exigences globales de fonds propres. Le test de résistance sera donc utilisé comme un outil de supervision, dont les résultats seront discutés avec les banques individuelles dans le cadre du SREP, qui permet également de prendre en considération des mesures de gestion à des fins d’atténuation des risques ainsi que la dynamique potentielle des bilans.

Résultats des banques belges

KBC et Belfius, les deux banques belges soumises au test de résistance, avaient chacune une bonne position de départ par rapport à l’échantillon de grandes banques de la zone euro. Au début du test (à la fin de 2017), les ratios de fonds propres CET1 s’établissaient à 16,3 % pour KBC et à 15,9 % pour Belfius. Ces valeurs étaient plus élevées que la valeur de départ moyenne de 13,7 % pour l’échantillon de banques de la zone euro.

La performance de KBC et de Belfius dans le cadre du test de résistance 2018 est également solide par comparaison à d’autres banques de la zone euro. En ce qui concerne le scénario de base, KBC et Belfius, ainsi que d’autres banques de la zone euro, font état d’une augmentation du ratio de fonds propres CET1, ce qui signifie que les ratios de fonds propres CET1 projetés pour la fin de l’horizon du test de résistance (c’est-à-dire la fin de 2020) dans le scénario de base sont en réalité plus élevés que les ratios de fonds propres CET1 de départ. Alors que les banques de la zone euro font état d’une hausse moyenne du ratio de fonds propres CET1 de 1,0 point de pourcentage dans le scénario de base, Belfius présente un accroissement du ratio de fonds propres CET1 de 1,8 point de pourcentage, et KBC une progression de 2,2 points de pourcentage.

Dans le scénario défavorable également, KBC et Belfius surpassent la plupart des autres banques de la zone euro, dans la mesure où la baisse de leur ratio de fonds propres CET1 est moins prononcée que la moyenne de la zone euro de 3,8 points de pourcentage. Dans ce scénario, KBC fait état d’une dégradation du ratio de fonds propres CET1 de 2,8 points de pourcentage, alors que le ratio de fonds propres CET1 de Belfius se détériore de 2,7 points de pourcentage.

Compte tenu de la hausse de leurs ratios de fonds propres CET1 de départ ainsi que de la baisse de la dégradation estimée dans le scénario défavorable, les ratios de fonds propres CET1 projetés pour les deux banques pour 2020 dans le scénario défavorable s’élèvent ainsi à 13,6 % pour KBC et à 13,2 % pour Belfius, soit bien au-dessus du ratio de fonds propres CET1 moyen de 9,9 % projeté pour la zone euro pour 2020.

Les meilleures positions de départ des deux banques belges ainsi que leur performance dans le cadre du test de résistance de cette année reflètent au moins en partie la persistance des effets des ajustements que ces banques ont opérés au cours de ces dernières années, en ce compris le renforcement de leur situation en matière de fonds propres, la réduction de leur niveau d’endettement (de-leveraging) et la diminution des actifs hérités de la crise (legacy assets).

Conclusion

L’on peut en conclure que les résultats des tests de résistance pour KBC et Belfius démontrent l’amélioration constante de leur capacité de résistance. C’est une évolution bienvenue dans une perspective d’avenir qui demeure néanmoins difficile pour la rentabilité des banques européennes.

[1] Pour plus de détails, voir https://www.eba.europa.eu/-/eba-launches-2018-eu-wide-stress-testexercise.

[2] Les fonds propres de base de catégorie 1 (Common Equity Tier 1, CET1) sont une composante des fonds propres de catégorie 1 qui consiste principalement en des actions ordinaires émises par une banque ou tout autre établissement financier.

Source : NBB

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