Les marchés ont réagi la semaine dernière au compte rendu de la réunion du comité de politique monétaire de la Fed. Le compte rendu révèle que les membres de la Fed sont désormais officiellement acquis à l’idée d’une réduction plus rapide que prévu du programme d’achats obligataires de la banque centrale et, partant, de son bilan. Dans la foulée, les taux réels ont augmenté de plus de 30 points de base. Il s’agit de l’un des pires débuts d’année de l’histoire des marchés obligataires. Les bons du Trésor américain à long terme ont enregistré leurs pires rendements totaux depuis plus de quarante ans. Les valorisations boursières étant très sensibles à l’évolution des taux réels, les bourses ont dévissé, à commencer par les valeurs de croissance, délaissées par les investisseurs au profit des titres « value ». Le Nasdaq a reculé de plus de 5%. Le regain d’intérêt pour les valeurs de croissance est l’un de nos thèmes de prédilection pour 2022. Il est aussi fort probable qu’il y aura également un retour en grâce des actions européennes et nippones, qui ont mieux commencé l’année que les valeurs américaines.
Les chiffres de l’emploi américain publiés la semaine dernière révèlent une forte hausse des salaires et un faible taux de chômage, malgré une croissance globale anémique. Cette tendance corrobore l’hypothèse d’une remontée des taux de la Fed en mars. Dans le même temps, la Banque centrale européenne (BCE) est en train de durcir le ton. Isabel Schnabel, membre du comité exécutif de la BCE, a déclaré que la transition verte pourrait alimenter l’inflation, ce qui obligerait la banque centrale à réagir.
Les cas de covid semblent plafonner au Royaume-Uni et le nombre d’admissions en unités de soins intensifs reste faible et stable. Cela étaye l’idée selon laquelle le variant Omicron serait moins dangereux que les précédents. Il a toutefois provoqué de nombreux soubresauts : sa forte contagiosité a obligé le personnel médical et le personnel navigant à observer une période de quarantaine. Le caractère relativement bénin du variant Omicron place également la Chine et sa politique dite de
« zéro cas de covid » sous pression. Les actifs italiens pourraient connaître un regain de volatilité dans le cas où le Premier ministre actuel, Mario Draghi, déciderait de se présenter à l’élection présidentielle provoquant des élections législatives anticipées. En revanche, si Mario Draghi décidait de conserver son poste de Premier ministre, il pourrait présenter sa candidature pour succéder à Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission européenne, dont le mandat expirera en 2024.
Sur le plan géopolitique, surveiller l’évolution des tensions entre la Russie et plusieurs pays alliés membres de l’OTAN. Les deux parties ont prévu de se rencontrer cette semaine. Le pétrole a commencé l’année sur les chapeaux de roue et tablons toujours sur une hausse des cours de l’or noir. À l’approche de la saison des résultats, qui commencera par les valeurs financières américaines, l’attente est des résultats globalement positifs, quoique moins bons que lors des trimestres précédents. Avoir un certain penchant pour les entreprises bénéficiant d’un pouvoir de fixation des prix est donc comprehensible. Cette semaine, surveillez les chiffres des prix à la consommation aux États-Unis pour voir si le taux d’inflation se maintient à un rythme tendanciel supérieur à 7% ou s’il est enfin en train de ralentir.