Le Grexit serait une défaite morale
L’Histoire s’accélère. Aujourd’hui, tout peut basculer ou retrouver de fragiles bases stabilisées. Ma conviction est qu’un Grexit serait une faute morale. En effet, l’Europe est une juxtaposition de pays adjacents dont la guerre fut la trame depuis des millénaires.
Aujourd’hui, les contraires sont unis : le catholique, le réformé et l’orthodoxe, le marin et l’agriculteur, l’homme des plaines et celui des montagnes, … Le ciment de l’Europe est le couple franco-allemand, ressoudé par De Gaulle et Adenauer. Deux peuples qui se sont détruits quatre fois en deux siècles, constituent, par le respect de leurs différences, la symbolique de l’union.
De surcroît, le projet européen est un mouvement : il ne se justifie que par son extension géographique. Certes, l’euro souffre de vices de conception dont les concepteurs n’ont jamais admis la responsabilité. La Grèce a triché.
Mais, voilà, aujourd’hui, l’histoire s’écrit ou se déchire. Je reste convaincu que si les fondateurs du projet européen étaient parmi nous, ils rappelleraient que c’est sur les cendres des guerres, au-delà d’eux-mêmes, qu’ils ont porté un idéal.
Nous en sommes les héritiers et les dépositaires.