Michel Klompmaker
La semaine dernière, du 10 au 13 octobre, le centre de convention RAI était entièrement consacré au SIBOS. Tout a commencé par l’ouverture officielle par la reine Maxima, qui est apparue sur scène juste à temps pour lire son histoire sur le papier de manière tout à fait consciencieuse, après quoi elle a immédiatement disparu à nouveau. Elle s’est exprimée en sa qualité « d’Avocate du Secrétaire général des Nations Unies pour le financement inclusif du développement (UNSGSA) ». Son intervention a été précédée de celle du président de Swift, Yawar Shah, qui était manifestement heureux qu’après trois ans, un SIBOS en direct soit à nouveau possible. Lors de l’ouverture de la séance plénière, le PDG Javier Pérez-Tasso a bien sûr évoqué les défis du secteur. Mairead McGuiness Commissaire européenne chargée des services financiers, de la stabilité financière et des marchés de capitaux s’est adressée à nous via un lien vidéo. C’étaient des jours étranges parce que, d’une certaine manière, il y avait toujours une sorte d’atmosphère étrange et de menace qui planait sur le marché. Pas au sens d’une chute soudaine des marchés boursiers, mais plutôt de la menace d’un conflit nucléaire sur le sol européen après l’attaque du pont russe vers la Crimée. Ces mêmes pensées me sont revenues en mémoire en septembre 2008, lors du SIBOS à Vienne, lorsqu’on a annoncé la chute de Lehman Brothers…
Pour ceux qui ne l’ont pas vécu en direct en 2008 à Vienne, je vais résumer brièvement la situation telle que je m’en souviens comme si c’était hier. Au moment de l’annonce, il y avait une sorte d’incrédulité générale, on se demandait comment c’était possible. Mais dès le lendemain, il était clair pour tout le monde que la boule de neige commençait à rouler et que les institutions financières étaient durement touchées les unes après les autres. Les banquiers de haut rang marchaient nerveusement de long en large, les fumoirs étaient remarquablement bien occupés et les taxis en direction de l’aéroport de Vienne faisaient des heures supplémentaires. Nous étions là à regarder les hôtesses qui avaient été engagées avec les meilleures intentions pour fêter les banquiers lors d’une soirée véritablement viennoise….
Quel est donc le parallèle avec la semaine dernière, l’anno SIBOS maintenant à Amsterdam. Tout d’abord, les institutions financières russes ne peuvent plus utiliser les paiements internationaux via Swift. Comme on le sait, le SIBOS est organisé par Swift. Et puis ce facteur de puissance, ce dictateur de Moscou, Poutine, savez-vous ce qui se passe dans son esprit peu après son 70e anniversaire ? On parle de risques globaux…
Puis, un peu plus loin, encore un peu plus à l’est, un certain Xi Jinping, qui, cette semaine, pourrait avoir le dessus pour le reste de sa vie avec la bénédiction du Parti communiste pour les prochaines années. En gardant à l’esprit l’importante année 2049, car cela fera exactement 100 ans que Mao Tse Toeng est arrivé au pouvoir. L’objectif est clair et certain. En cette fameuse année 2049, ce sera une grande fête car la Chine dominera le monde économiquement, militairement et aussi politiquement. Dommage pour Taïwan. La question reste de savoir qui sera invité et qui restera à l’écart…..
Non seulement la Russie et la Chine, mais aussi les populations de tous les États qui entretiennent des liens étroits, forcés ou non, avec ces gouvernements maléfiques, vont sentir la main dure (et le fouet) de ces régimes dictatoriaux. Pas de quoi se réjouir.
La prochaine édition du SIBOS est prévue à Toronto, au Canada, du 18 au 21 septembre 2023.
P.S. Bien sûr, il y avait des nouveautés très intéressantes au SIBOS et elles seront publiées sur cette plateforme prochainement. Il y avait 191 exposants au SIBOS 2022 et, malgré les temps incertains, il n’y avait pratiquement aucun signe de cela sur les stands.