Bruno Colmant

Bruno Colmant

Professeur d'économie à l'université. Membre de l'Académie royale de Belgique. Stratège. Écrivain. Conférencier.

BCE : la magie s’estompe

07 mars 2016

Les injections de liquidités ne semblent avoir aucun effet positif pour les économies européennes, à part celui de faciliter le refinancement des dettes publiques à des taux d’intérêt historiquement bas et d’affaiblir l’euro. En effet, l’inflation et la demande restent basses. Ce n’est pas étonnant : les injections monétaires ne sont qu’indirectement efficaces au travers de l’évitement de l’obligation qui incombe aux banques et aux entreprises d’assurances de financer les Etats.

La BCE libère donc les bilans de ces institutions financières mais sans demande de crédit, la monnaie finit par revenir auprès de la BCE au sein de laquelle elle est affectée d’un taux d’intérêt négatif. La semaine prochaine, ce taux d’intérêt négatif sera encore abaissé avec un probable système de taux d’intérêt à deux étages pour éviter une trop grande érosion de la rentabilité des banques. Mais après ? Personne ne sait. Seuls les Etats-Unis semblent apercevoir un frémissement d’inflation.

La BCE a raison de dire que la politique budgétaire doit prendre le relais de la finitude de la politique monétaire. Mais cette exigence s’oppose à l’endettement des États et aux contraintes de réductions du déficit budgétaires, alors qu’une dette publique financée à un taux d’intérêt négatif ne coûte rien. Mais la BCE me semble ne plus être entendue. La magie s’estompe.



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