Les pensions : une bombe atomique financière
Le débat économique prioritaire de tous les prochains gouvernements est celui des pensions. Leur financement pose une équation insoluble entre les inversions de courbes démographiques, le vieillissement de la population et la baisse des gains de productivité. On sait qu’en Belgique, la valeur actuelle des engagements de pensions (or soins de santé) représente 3 à 4 fois le PIB, c’est-à-dire de quoi mettre plusieurs fois le pays en faillite.
A cet égard, L’assureur anglais AVIVA vient de calculer le déficit de financement des pensions pour l’Union Européenne. Il arrive au chiffre annuel de 2.000 milliards €, soit 13 % de l’année 2016. C’est massif. Comment résoudre ce problème ? C’est, en fait, impossible, sauf repousser l’âge de la pension de 5 à 10 ans.
On arrive à la limite de l’épure : il ne sera pas possible de faire financer le vieillissement de la population sans modification de l’âge de la retraite par une population jeune qui devra, elle aussi, épargner pour ses vieux jours. Ce problème sera-t-il débattu politiquement ? Très difficilement, car la pension est un droit moral qui est difficilement contestable auprès d’une frange de la population qui deviendra majoritaire dans les scrutins électoraux.
Bien sûr, beaucoup de choses arriveront dans les cinquante prochaines années. Tout sera bouleversé par mains hasardeuses du temps, écrivait Montherlant.
Bruno Colmant