Actions européennes : le plus gros du pessimisme est derrière nous

27 janvier 2021

Ann Steele, Portfolio Manager Columbia Threadneedle Investments

Oui, il y a des raisons d’être optimistes pour 2021. Finie la reprise en « U », la lettre de l’année sera « V », comme « vaccin ». Notre scénario de base table sur un lancement de la vaccination en Europe début 2021, ce qui permettra aux entreprises et aux consommateurs de commencer à reprendre une activité normale. Et, même si les choses prennent du retard et que de nouveaux confinements sont annoncés, l’impact économique du Covid-19 devrait s’atténuer très nettement l’année prochaine.

Le monde va changer en 2021 ! Nous aurons eu le Brexit, il y aura un nouveau président à la Maison-Blanche et les vaccins Covid-19 seront déployés. Dès lors, même si les difficultés de 2020 se feront encore sentir, nous pouvons être optimistes. Nous nous attendons à un net rebond des bénéfices des entreprises broyés par le virus, et au soutien d’incitations budgétaires, d’une bonne disponibilité de l’argent et du rétablissement des entreprises et des consommateurs.

L’Europe possède une énorme diversité d’entreprises solides : dotées de franchises fortes, elles sont compétitives au niveau mondial, ont un formidable pouvoir de fixation des prix et sont pilotées par des directions de grande qualité. Les bénéfices rebondiront et les survivants qui ont été survendus en 2020 feront un bond. Mais d’autres ne survivront pas ou seront abîmés par la crise. Il y aura donc des leaders et des traînards, mais la performance, comme toujours, devra venir de la sélection des titres.

Le Brexit pourrait mettre à mal des entreprises européennes aussi bien que britanniques. Un no-deal est toujours possible, mais la balance penche en faveur d’un accord « minimaliste », obtenu moyennant une dose de bonne volonté des deux côtés. Mais compte tenu de la complexité des chaînes d’approvisionnement et des opérations, des perturbations ne sont pas à exclure.

Joe Biden pourrait, en 2021, fixer un agenda mondial commun avec la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, avec une nouvelle position américaine dans ce domaine. Ceci, ajouté à l’annonce récente par la Chine d’un objectif « zéro émission de carbone » en 2060, pourrait augurer d’une politique mondiale cohérente ; il est donc essentiel de réévaluer la position sur l’environnement au niveau mondial.

Nous nous attendons à un net rebond des bénéfices des entreprises broyés par le virus, et au soutien qu’apporteront les incitations budgétaires à l’échelle européenne, les injections de liquidités des banques centrales et le rétablissement des entreprises et des consommateurs. Le chômage devrait augmenter, mais les Européens qui n’ont pas perdu leur emploi ont souvent des bas de laine : au deuxième trimestre 2020, le taux d’épargne des ménages a atteint un record historique à 24,6%. L’Union européenne a validé un plan de relance à 750 milliards d’euros pour combattre la pandémie, tandis que l’assouplissement quantitatif et l’extrême faiblesse des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE), la Banque d’Angleterre et d’autres banques centrales du Vieux continent devraient se poursuivre en 2021. Beaucoup d’entreprises européennes ont réduit leurs coûts et amélioré leur efficacité opérationnelle dans le sillage du Covid-19.

Nous estimons donc que les actions européennes auront globalement le vent en poupe. Mais certaines entreprises ne survivront selon nous pas ou seront abîmées par la crise. Il y aura donc des leaders et des traînards, mais la performance, comme toujours, devra venir de la sélection des titres. Nous pensons que les gagnants européens de 2021 se classeront en deux catégories. La première sera celle des entreprises compétitives à l’international, dotées de franchises solides, d’une excellente équipe dirigeante et d’un fort pouvoir de fixation des prix. Bien souvent, leur modèle économique a protégé leurs résultats en 2020 et leur a parfois permis, notamment dans les secteurs de la technologie et de la santé, de générer des bénéfices en tirant parti de la « nouvelle normalité ».

« Il y aura des leaders et des traînards au sein des actions européennes, mais la performance, comme toujours, devra venir de la sélection des titres. »

La seconde sera celle des entreprises dont les résultats ont de fait reculé mais dont les actions ont dévissé, des titres survendus en fin d’année alors que certains ne méritaient pas une punition aussi sévère. Ces entreprises devraient être nombreuses à voir leurs bénéfices rebondir en 2021. Alors que l’année 2020 touche à sa fin, de nombreuses sociétés européennes sont si bon marché qu’une vague de fusions-acquisitions nous semble très probable.

Par conséquent, comme en 2020, la sélection d’actions jouera un rôle déterminant et pourra profiter des points forts de Columbia Threadneedle Investments, où les décisions d’investissement peuvent s’appuyer sur l’analyse de spécialistes sectoriels chevronnés.

Outre le vaccin, deux thèmes influenceront les marchés actions européens début 2021 : le résultat des négociations sur le Brexit entre Bruxelles et Londres, et l’impact de l’arrivée de Joe Biden à la présidence des États-Unis. Au sujet du Brexit, le scénario d’une sortie « sans accord » reste possible, même si nous penchons plus pour un accord a minima. Quoi qu’il en soit, des perturbations commerciales sont possibles l’an prochain pour les entreprises britanniques et européennes puisqu’il faudra repenser les chaînes d’approvisionnement. Mais, compte tenu de la volonté des deux parties de trouver des solutions, nous pensons que les gros problèmes seront rapidement résolus.

De son côté, Joe Biden a d’ores et déjà eu un impact positif sur les marchés mondiaux : les indices boursiers se sont inscrits en forte hausse après son élection et l’annonce des premières nominations au sein de son administration. Le climat pourrait aussi revenir à l’ordre du jour, surtout à l’approche de la prochaine Conférence des Nations unies sur les changements climatiques et alors que la Chine s’est engagée à atteindre la neutralité carbone nette d’ici 20601, ce qui est de bon augure pour les stratégies qui respectent les normes environnementales, sociales et de gouvernance (ESG).

« Alors que l’année 2020 touche à sa fin, de nombreuses sociétés européennes sont si bon marché qu’une vague de fusions-acquisitions nous semble très probable. »

L’année 2020 n’aura rien épargné aux investisseurs. Entre son point haut et son point bas (en mars, quand le confinement alimentait le pessimisme), l’indice Euro Stoxx 50 a chuté de près de 40%. Mais, à quelques jours de 2021, l’horizon s’éclaircit. Pour les investisseurs en actions, cela signifie donc qu’il y a des gains à engranger.



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