Frédéric Rollin
Nous relevons l’exposition aux actions mondiales à surpondérée. Les résultats du référendum britannique vont inciter les autorités monétaires mondiales à être plus accommodantes et les gouvernements européens pourraient mettre en place des politiques budgétaires plus favorables à la croissance économique.
Ces perspectives, conjuguées à des valorisations plus attrayantes et à des niveaux de taux très bas, nous conduisent à redevenir surpondérés.
Notre surpondération des actions mondiales est mise en place à travers une surpondération des actions britanniques. Si le Brexit est une mauvaise nouvelle pour l’économie du pays, les grandes capitalisations du Royaume-Uni y sont en effet peu exposées. Les secteurs de l’énergie et des matériaux profiteront en particulier de la récente hausse des cours des matières premières. De plus, l’affaiblissement de la livre sera bénéfique aux sociétés exportatrices. Enfin, pour rassurer les investisseurs, le gouvernement pourrait mettre en œuvre des réformes favorables aux entreprises, parmi lesquelles une baisse du taux d’imposition des sociétés.
Nous conservons une surpondération des actions européennes et japonaises par rapport aux actions américaines. Les marges des entreprises américaines subissent en effet désormais la pression des hausses salariales. En Europe et au Japon, les marges des entreprises sont faibles et devraient augmenter avec le retour de la croissance. Les marchés européens et nippons seront de plus soutenus par des politiques monétaires ultra-accommodantes. Enfin, les valorisations plaident en faveur de l’Europe et du Japon. Pour ce qui concerne les actions nippones, nous préférons couvrir le risque de change.
Nous surpondérons les obligations européennes à haut rendement. La croissance européenne restera proche de 1,50% en 2016 et en 2017, croissance qui permettra aux entreprises du high yield de rembourser leur dette, mais sera suffisamment faible pour encourager leur direction à conserver une politique financière prudente. L’environnement de taux durablement bas constituera également un facteur porteur.
Nous surpondérons les obligations émergentes en dollars US. Les pays émergents bénéficient en effet du dynamisme de la consommation américaine, du rebond chinois et de la hausse des prix des matières premières. Le Brexit pourrait par ailleurs constituer un avantage pour cette classe d’actifs car il freine la hausse des taux de la Fed et pousse les investisseurs à diversifier leurs placements en dehors de l’Europe.
Nous maintenons parallèlement la surpondération de l’or, à titre de protection contre de nouveaux accès de volatilité.
Frédéric Rollin, Senior Investment Advisor Pictet Asset Management
Allocation d’actifs, les bons côtés du Brexit
18 juillet 2016