Bruno Colmant

Bruno Colmant, enseigne à l'université et est un financier, fiscaliste, auteur et économiste belge. Membre de l'Académie royale de Belgique, il conseille aussi des gouvernements et chefs d'entreprises dans le domaine de l'économie. Il fut également juge consulaire du Tribunal de commerce de Bruxelles. Actuellement, il est président du conseil d’administration de Brederode SA.
Bruno Colmant

Bruno Colmant

Professeur d'économie à l'université. Membre de l'Académie royale de Belgique. Stratège. Écrivain. Conférencier.

Dette publique et monnaie : le futur se rappelle à notre souvenir

03 mars 2016

Les chiffres de l’inflation de la zone euro sont exécrables. La théorie classique ne s’applique plus : l’inflation baisse malgré des injections monétaires titanesques et des taux d’intérêt négatifs. Pourquoi ? C’est difficile à dire. D’autres facteurs affectent la demande : vieillissement de la population, peur du futur et accumulation d’épargnes de précaution, pertes d’emplois liées à la révolution digitale, inégalité des revenus, incapacité mentale à sortir des schémas de pensée classique… Que sais-je ? Continuer la lecture…

Bruno Colmant

Bruno Colmant

Professeur d'économie à l'université. Membre de l'Académie royale de Belgique. Stratège. Écrivain. Conférencier.

Des taux d’intérêt négatifs sur certains carnets d’épargne ?

25 février 2016

Dans quelques jours, il est probable que la BCE baisse à nouveau ses taux de dépôts. En juin 2014, le BCE abaissa à -0,1% son taux de dépôt pour les banques commerciales, avant de le porter à -0,2 % en septembre 2014 et à -0,3 % en décembre 2015. Certains le voient à -0,6 % en décembre 2016. La question est désormais de savoir si les taux d’intérêt négatifs vont se diffuser aux dépôts bancaires des particuliers et des entreprises sous la pression politique et de la BCE? Je le crains. Il est probable que les dépôts réglementés de moins de 100.000 € soient protégés avec un taux d’intérêt plancher de 0,01 %, soit un point de base. Par contre, les dépôts de plus de 100.000 € pourraient éventuellement être affectés d’un taux négatif. Cette situation, indirectement imposée par la BCE, serait bien sûr extrêmement néfaste car l’épargne serait violentée. Continuer la lecture…

Bruno Colmant

Bruno Colmant

Professeur d'économie à l'université. Membre de l'Académie royale de Belgique. Stratège. Écrivain. Conférencier.

Pseudo-experts et crise financière de fin du monde

20 février 2016

Un commerce nauséabond s’installe dans le domaine de la finance : celui des prophètes de malheurs et autres imposteurs aux qualifications professionnelles et diplômes falsifiés (et ils sont légions à s’inventer des affiliations scientifiques et autres charges de cours prestigieuses qui n’ont de réalité que le vide sidéral), sans compter les pseudo-professeurs d’université qui n’ont aucune – je dis bien aucune – publication scientifique. Continuer la lecture…

Bruno Colmant

Bruno Colmant

Professeur d'économie à l'université. Membre de l'Académie royale de Belgique. Stratège. Écrivain. Conférencier.

Banques : Des ondes gravitationnelles négatives

14 février 2016

Le monde financier explore désormais sa face cachée, comme cette partie invisible de la lune. Ce mode, c’est celui de la négativité des taux d’intérêt, d’un monde inversé où le temps se renverse. C’est un univers financier que seuls les physiciens, adeptes de la relativité, peuvent comprendre. C’est aussi un monde au sein duquel nous comprenons que la finance repose sur des symboles, et que la crédibilité de ces derniers peut se modifier. Continuer la lecture…

Bruno Colmant

Bruno Colmant

Professeur d'économie à l'université. Membre de l'Académie royale de Belgique. Stratège. Écrivain. Conférencier.

2016 : une année monétaire décisive

19 janvier 2016

En Europe, l’année 2015 aura été le témoin d’un basculement monétaire sans précédent. Et pourtant, ce n’est que le début d’une révolution financière. En effet, l’euro, monnaie encore adolescente à l’aune de l’histoire numismatique, vient de subir un gigantesque assouplissement quantitatif. Après la crise grecque, qui dévoila le risque du sabordage monétaire, la Banque Centrale Européenne (BCE) doit désormais purger l’excédent de dettes publiques par un réescompte de ces dernières. Il s’agit, entre autres, de créer de la monnaie pour éviter que ces dettes publiques en croissance assèchent l’épargne européenne. Cette approche monétaire aurait été impensable au moment de la création de l’euro, alors qu’Helmut Kohl avait promis que l’abandon du Deutsche Mark se ferait dans une discipline allemande, c’est-à-dire dans le respect d’une monnaie désinflatée et forte. Malheureusement, la réalité a rattrapé les faucons monétaires: les politiques budgétaires ont contribué à contracter l’économie jusqu’à frôler en permanence la déflation que la BCE tente de combattre désormais. A cet égard, la différence avec les Etats-Unis est flagrante: retenant les leçons de 1929, ce pays s’est engagé dans des politiques monétaires extrêmement laxistes qui ont contribué à redresser rapidement cette économie, désormais en plein-emploi.

Continuer la lecture…

Bruno Colmant

Bruno Colmant

Professeur d'économie à l'université. Membre de l'Académie royale de Belgique. Stratège. Écrivain. Conférencier.

2016: une crise pire qu’en 2008 ?

12 janvier 2016

Roubini, Soros, Attali… Tous ces prédicateurs annoncent une catastrophe boursière imminente pour l’année 2016. Avec la régularité des prévisions zodiacales, ces pseudo-philosophes entretiennent leur visibilité médiatique. Ils prédisent une crise de l’envergure de celle de 2008. Est-ce envisageable? Bien sûr, en économie, il faut tout subodorer. Personne ne connaît le futur. Mais il faut garder discernement et tempérance de jugement. Continuer la lecture…

Bruno Colmant

Bruno Colmant

Professeur d'économie à l'université. Membre de l'Académie royale de Belgique. Stratège. Écrivain. Conférencier.

La Suisse et le « Plan de Chicago » pour nationaliser la monnaie

07 janvier 2016

La Suisse votera cette année au sujet d’une matière étonnante. Il s’agirait, si cette votation aboutit (ce qui est improbable), à ôter des banques privées la création monétaire. Il s’agit d’une vieille idée que l’économiste Fisher avait imaginée dans les années trente sous la symbolique du « plan de Chicago ». C’est une proposition très étrange qui se résumerait, selon ma lecture, à exiger que tous les dépôts bancaires suisses soient inscrits au bilan de la Banque Centrale Suisse, soit la Banque Nationale Suisse (ou BNS), à charge, pour cette dernière, de prêter ces dépôts aux banques commerciales. Continuer la lecture…

Bruno Colmant

Bruno Colmant

Professeur d'économie à l'université. Membre de l'Académie royale de Belgique. Stratège. Écrivain. Conférencier.

Pensée de Noël

24 décembre 2015

Et finalement, que reste-t-il de cette science économique, dont les expressions houleuses et superficielles recouvrent des courants profonds qui constituent les véritables forces sociales ? Que subsiste-t-il de cette discipline dont les postulats s’énoncent à coup de tribunes dans les journaux et autres manifestations médiatiques ? Quelle est sa légitimité lorsqu’elle s’essaie à ne pas devenir politique et qu’elle ne soit mille fois théorisée avant qu’un nouveau courant de pensée ou une éphémère Ecole n’escamote des révélations passagères ? Derrière les symboles de l’économie, il y a l’économie réelle qui finit toujours, de déséquilibres en culbutes, par retrouver des bases stabilisées. Continuer la lecture…

Bruno Colmant

Bruno Colmant

Professeur d'économie à l'université. Membre de l'Académie royale de Belgique. Stratège. Écrivain. Conférencier.

Le vingtième siècle est mort

27 novembre 2015

Avec quinze ans de retard, le deuxième millénaire est abouti. Ces dernières années sont une charnière qui grince lourdement en refermant un monde délimité, émanant de la stabilisation géographique de l’après-guerre. Certes, depuis la guerre, des régimes ont changé, des empires ont explosé et des mutations économiques gigantesques ont enseveli des régimes anciens. L’humanité connait une accélération technologique stupéfiante au rythme de l’accroissement de sa population, sans être capable de gérer la finitude des ressources et l’accumulation inconséquence d’un passif environnemental. Des maladies ont été éradiquées et l’espérance de a été déployée dans de nombreux pays. Dans de nombreuses régions, les bienfaits du progrès se déposent afin que la vie s’épanouisse avec plus de bonheur, même si des pans entiers de l’humanité sont abandonnés à un triste sort. Continuer la lecture…

Bruno Colmant

Bruno Colmant

Professeur d'économie à l'université. Membre de l'Académie royale de Belgique. Stratège. Écrivain. Conférencier.

C’est la guerre civile

18 novembre 2015

Devant les attentats de Paris, et tous ceux qui vont immanquablement survenir au moment où la banalité des jours aura fait oublier les précédents, le premier sentiment est la résignation. Une immense tristesse. Des pleurs. Le découragement. L’abandon moral devant des actes incompréhensibles infligés à une société qui, comme toutes les communautés humaines, cherche un maigre secours dans un meilleur avenir. Ces attentats soustraient des vies. Ils réduisent toutes celles des survivants. Mais nos sociétés sont en guerre. Elles sont en guerre avec elles-mêmes. Car, ne nous faisons aucune illusion : croire qu’une guerre menée à l’étranger contre ses propres ressortissants partis se battre serait une guerre « étrangère » est une erreur de jugement.

Continuer la lecture…