Stefan Duchateau
Stefan Duchateau est conseiller du groupe Argenta en Belgique et président des différentes sociétés d'investissement de ce groupe. Il enseigne la gestion de portefeuille, l'ingénierie financière, la gestion bancaire et financière et la gestion des risques financiers à la KU Leuven (Campus Bruxelles), la sélection de titres, la gestion de portefeuille et les enquêtes à la KU Leuven et les dérivés financiers et la gestion des risques des institutions financières à l'Université Hasselt. Chez Argenta, il se concentre sur la gestion financière et des risques, la politique stratégique et le développement du pilier investissement du groupe banque et assurance. Cela comprend le développement de produits d'investissement et la gestion de fonds d'investissement. Prof. Dr. Stefan Duchateau est ingénieur commercial et titulaire d'un doctorat en économie appliquée.
Stefan Duchateau
Professeur de gestion des risques/Conseiller auprès de HU Bruxelles et Argenta
28 avril 2021
Même les incorrigibles positivistes comme nous observent l’évolution des baromètres économiques mondiaux avec un étonnement croissant. Tant aux États-Unis que sur le vieux continent, les indicateurs économiques (prospectifs) ont du mal à contenir leur enthousiasme quant à ce qui nous attend, ce qui se traduit par un saut vertical éloquent. Seule l’économie chinoise réagit encore très lentement. Toutefois, cette forte nervosité printanière ne se limite pas à la composante industrielle des économies européenne et américaine. Les perspectives des secteurs des services sont également particulièrement favorables. En combinant les indicateurs des secteurs des services et de l’industrie manufacturière aux États-Unis, on obtient des perspectives sans précédent et presque spectaculaires. Trop beau pour être vrai ? La concrétisation de ces attentes extrêmement positives dépend essentiellement de l’efficacité des vaccins à réduire la pandémie. Ne vous attendez pas à ce que nous soyons si naïfs. Dans les pays où la couverture vaccinale est élevée, on observe en effet une nette réduction de l’accélération des infections, mais le nombre total d’infections continue d’augmenter (légèrement). Donc pas d’excès de confiance, pas même en Israël. Les vaccinations ont été déployées admirablement rapidement et à grande échelle dans le pays biblique, mais on ne parle plus que d’une stabilisation du taux d’infection. Il faut reconnaître que le virus a reçu un coup dur. Mais il ne se laissera pas faire sans se battre. Continuer la lecture…
Stefan Duchateau
Professeur de gestion des risques/Conseiller auprès de HU Bruxelles et Argenta
17 janvier 2020
Stefan Duchateau
Les turbulences géopolitiques ont dominé, comme toujours temporairement, les marchés financiers. Les prophètes de malheur et autres donneurs de leçons en ont profité, comme de coutume, pour nous annoncer la grande culbute, d’une ampleur comparable à la chute d’Icare. Mais inutile de raconter des histoires à nos lecteurs. Ils ne sont pas dupes. Continuer la lecture…
Stefan Duchateau
Professeur de gestion des risques/Conseiller auprès de HU Bruxelles et Argenta
12 novembre 2019
Lorsque Jeremy Siegel a publié son article révolutionnaire[i] sur l’évolution à long terme du marché (américain) des actions, il n’imaginait pas l’impact qu’il aurait. Son objectif était en effet purement académique. Il souhaitait simplement démontrer que les returns boursiers très élevés enregistrés dans le passé récent (en moyenne annuelle, de 6 % supérieurs à ce que rapportaient les obligations et bien meilleurs encore que la rentabilité de l’or et des placements de trésorerie) étaient plutôt le fruit du hasard. Selon lui, on devait se satisfaire par la suite d’un moins bon return pour les actions que pour les autres classes d’actifs, à savoir une rentabilité de 3 à 4 %. Les (excellents) résultats de la période antérieure n’annonçaient donc pas un avenir radieux. Nous étions en l’an de grâce 1992. Continuer la lecture…
Stefan Duchateau
Professeur de gestion des risques/Conseiller auprès de HU Bruxelles et Argenta
07 octobre 2019
Il est extrêmement compliqué de traduire le lancement d’une procédure pouvant mener à terme à la destitution du président américain en un scénario prévisible avec des conséquences économiques et financières concrètes. L’action intentée par les démocrates représente dans tous les cas un nouveau facteur d’incertitude, qui est venu temporairement chambouler le climat boursier. Les marchés mondiaux ont tout d’abord affiché une nervosité accrue, mais la situation s’est apaisée depuis. Mieux que cela, à vrai dire : l’indice mondial MSCI a atteint un nouveau record en euros. Cette remontée est toutefois majoritairement due à l’évolution du taux de change de l’USD. Constater une augmentation du dollar au moment où le président américain est mis sur la sellette peut surprendre à première vue, mais à y regarder de plus près, cette observation est somme toute assez logique.
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Stefan Duchateau
Professeur de gestion des risques/Conseiller auprès de HU Bruxelles et Argenta
30 juin 2019
La matinée n’annonçait pourtant rien de réjouissant. Ce 18 juin, le soleil s’était levé comme d’habitude derrière une couverture nuageuse. Comme pour nous prévenir de ne nourrir aucune illusion sur la suite de la journée. Les embouteillages avaient déjà commencé avant 6 h, comme tous les mardis, jour où les camions est-européens arrivent dans la Campine anversoise après leur dimanche de repos obligatoire à la frontière germano-polonaise. Les bourses asiatiques s’étaient montrées hésitantes et transmettaient leur indécision aux marchés d’actions européens, quand un peu avant midi, au moment précis où la journée ne semblait plus devoir nous réserver la moindre (bonne) surprise, un message de Draghi a évacué l’apathie ambiante. Une déclaration comme il en a le secret à des moments clés, et qui lui a valu son surnom de Super Mario. Cette fois, il lui a suffi de suggérer que la Banque centrale européenne (BCE) n’hésiterait pas à diminuer (encore) son taux directeur si l’évolution des conditions économiques l’exigeait. En réalité, personne ne doute que c’est la voie à suivre au vu de la phase conjoncturelle anémique dans laquelle la zone euro s’est à nouveau enlisée. Toute la question est de savoir quel est le meilleur instrument monétaire pour sortir l’économie européenne de l’ornière. Continuer la lecture…
Stefan Duchateau
Professeur de gestion des risques/Conseiller auprès de HU Bruxelles et Argenta
07 mai 2019
Non, nous ne faisons aucunement allusion à un rebondissement inattendu de la série télé préférée dans le monde entier[i] et encore moins au changement saisonnier imminent. Ce genre de retournement est bien trop facile à prévoir. Nous recherchons au contraire les « hirondelles » qui, par leur arrivée ou leur fuite, annonceraient un changement de saison sur les marchés financiers : ces renversements de tendance sont beaucoup plus difficiles à prédire. Et les indicateurs économiques actuels nous compliquent encore plus la tâche. Ils peuvent annoncer deux scénarios aux antipodes l’un de l’autre : un refroidissement prononcé ou une chaleur estivale. Nous détectons en tout cas un signal positif dans les résultats des entreprises au premier trimestre de 2019 qui ont été publiés jusqu’à présent aux États-Unis. Dans l’ensemble, ils ont surpris agréablement. Ainsi, les quelque 40 % des entreprises américaines qui ont déjà communiqué sur l’évolution de leurs activités depuis le début de 2019 ont annoncé des bénéfices supérieurs de 6 % aux résultats prévus. Pas moins de 75 % de ces entreprises ont réussi à dépasser les attentes du marché.
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Stefan Duchateau
Professeur de gestion des risques/Conseiller auprès de HU Bruxelles et Argenta
09 avril 2019
Le virage à 180 degrés que le président de la banque centrale américaine a pris dans ses derniers commentaires n’a été que très modérément apprécié par les marchés financiers. En réalité, Jerome Powell n’a fait que reconnaître l’urgence de corriger ses déclarations antérieures, basées sur une analyse obsolète – qui aurait (peut-être) été pertinente en d’autres temps. Notre satisfaction, teintée de soulagement, d’avoir eu raison ne peut évidemment pas effacer les ravages financiers des commentaires excessivement durs que le président de la Fed s’est complu à proférer, en septembre 2018, sur la nécessité de continuer à relever le taux d’intérêt directeur américain. Des pertes totalement inutiles qui n’ont pu être récupérées qu’après plusieurs mois.De nouveaux resserrements de la politique monétaire, par une hausse du taux directeur et/ou une réduction du bilan de la banque centrale, sont ainsi soudainement remis au placard. Tout homme raisonnable l’estimait pourtant nécessaire depuis longtemps.Le « faucon » de septembre 2018 revêt à présent les habits d’une « colombe », en perdant au passage plusieurs plumes à son chapeau. Un tel comportement le rapproche plutôt d’une autre créature ailée, en l’occurrence le loriot. Dans le contexte actuel de déstabilisation géopolitique, nous avons besoin pourtant d’une banque centrale faisant preuve d’une détermination tranquille dans son analyse avant d’en tirer des conclusions nuancées.
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