Des tendances persistantes

10 juin 2021

Par César Pérez Ruiz

La reprise économique s’accélère en Europe, comme le révèle l’excellente tenue des indices des directeurs d’achat (PMI), notamment dans le secteur des services. Parallèlement, les indices PMI manufacturiers semblent plafonner aux États-Unis, ce qui suggère que la reprise économique pourrait avoir atteint son pic outre-Atlantique.

Les indices PMI chinois confirment que la deuxième puissance économique mondiale a déjà atteint son pic de croissance post-pandémie. Les chiffres de l’emploi américain publiés vendredi dernier se sont révélés moins bons que prévu. Le nombre de créations d’emplois dans le secteur privé s’est tassé plus rapidement que le nombre d’emplois créés dans le secteur public. Le taux de chômage américain est passé de 6,1% à 5,8%, tandis que le coût horaire de la main-d’œuvre a progressé de 2%, après une hausse de 0,3% le mois dernier (le consensus tablait sur une augmentation de 1,6%). Dans la foulée, le taux américain à 10 ans s’est replié sous les 1,6%, le cours du dollar a reculé et le cours de l’or a rebondi. Nous tablons sur une baisse du cours du dollar (USD). Ces facteurs pourraient soutenir les cours des actions américaines.

Les membres de l’OPEP se sont mis d’accord pour limiter la production de pétrole, poussant ainsi le prix du baril au-dessus de 71 dollars. C’est une bonne nouvelle pour les compagnies pétrolières et cela justifie notre optimisme à l’égard des obligations américaines à haut rendement. De manière plus générale, les cours des matières premières restent solidement ancrés, ce qui profite aux devises sensibles aux matières premières (devises d’Amérique latine, par exemple) et à certains marchés actions de pays émergents comme le Brésil. Parallèlement, le G7 est parvenu à un accord pour fixer un taux d’imposition mondial minimum de 15% sur les sociétés. Il s’agit là uniquement d’un point de départ dans des négociations qui devraient se poursuivre mais cela s’inscrit parfaitement dans notre thème d’investissement 2021 « Qui va payer l’ardoise ? ».

Le Président américain Joe Biden a élargi la liste des entreprises chinoises ne pouvant plus bénéficier d’investissements américains. Cette décision montre que les tensions entre les deux plus grandes puissances économiques mondiales ne sont pas prêtes de disparaître. Le processus d’exclusion, qui relevait jusqu’alors de la responsabilité du Trésor, a été confié au ministère de la Défense. Alors même que deux entreprises chinoises ont été retirées de la liste précédente (établie par le gouvernement de Donald Trump), la nouvelle liste compte désormais 59 entreprises, contre 31 auparavant. Les investisseurs américains ont 60 jours pour vendre leurs participations.

César Pérez Ruiz, Directeur des investissements Pictet Wealth Management



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