D’une dévaluation chinoise à une déflation européenne ?
La chute de la devise chinoise est un évènement économique important. La Chine ne pouvait pas soutenir son rythme de croissance. Elle dévalue donc sa devise pour s’octroyer un avantage concurrentiel à l’exportation. Aux États-Unis, cela va constituer un argument décisif pour reporter une hausse des taux d’intérêt qui entrainerait un renchérissement du dollar.
Mais les conséquences ne seront pas anodines pour la zone euro, déjà confrontée à un contexte déflationniste que la BCE tente de combattre par une politique monétaire très accommodante (création monétaire et taux d’intérêt très bas). Cette politique devra être maintenue, voire amplifiée, afin d’éviter que l’euro redevienne une monnaie trop forte. Cela suscitera un vif débat politique car les pays du Nord européen s’accommodent mieux d’une monnaie forte que les pays du Sud. Mais une chose est certaine : si une rafale de dévaluations concurrentielles est tirée, la BCE devra suivre, sauf à prendre le risque de conforter le contexte déflationniste que la BCE a trop longtemps nié.
Bruno Colmant