Euro : les masques tombent enfin !
Le gouvernement allemand vient, de manière isolée, d’affirmer que si la Grèce renégociait son plan d’austérité et renonçait à honorer ses engagements en matière de dette publique, une sortie de la zone euro était inévitable.
Singulièrement, cette affirmation n’émane ni de la Commission, ni de l’Euro groupe et encore moins de la Banque Centrale Européenne, mais du principal membre du Conseil Européen. Nous y voilà enfin : l’euro était plus qu’une monnaie.
Au-delà de l’impossibilité juridique de quitter l’euro, cette monnaie était un choix d’alignement étatico-idéologique. La monnaie n’était que commune et unique qu’à condition qu’elle soit alignée sur les pays les plus puissants de la zone.
Il y a un choc frontal entre la volonté démocratique présumée d’un pays et l’expression monétaire, ce qui révèle sa singularité puisque le peuple grec aura le choix exclusif entre sa souveraineté monétaire ou sa souveraineté démocratique. Mais alors pourquoi ne pas avoir assuré immédiatement de souveraineté fiscale et budgétaire à cette devise ?
Tout ceci confirme donc le choix d’une monnaie forte et d’un alignement sur les normes d’austérité budgétaire allemande.
Où cela nous mènera-t-il ? A vrai dire, je n’en sais rien, mais je garde la conviction qu’une monnaie ne discipline pas les forces sociales.
Bruno Colmant