Lors d ‘une interview le 12 juin dernier sur Radio Classque François Villeroy de Galhau, président de la Banque de France a fait quelques remarques intéressantes, entre autres une analyse de la situation économique française. La première question de la station radio était « Avez-vous le sentiment que la période politique actuelle, celle qui s’est ouverte depuis dimanche, est un facteur de déstabilisation de l’économie française? »
François Villeroy de Galhau: « Je veux rappeler une chose essentielle : la Banque de France est indépendante. Cela veut dire que la Banque de France appartient à tous les Français – elle est 100 % publique – et qu’elle représente tous les Français. La Banque de France n’a donc pas à faire de commentaires ou de spéculations politiques, elle n’a pas non plus à recevoir d’instructions politiques. C’est cela, l’indépendance. En revanche, elle doit des comptes aux Français : elle doit essayer d’éclairer l’environnement économique malgré l’incertitude autour de nous, c’est ce que nous faisons ce matin avec les prévisions. Et surtout, la Banque de France doit des résultats sur le mandat qui lui a été confié par la loi de la République. Notre mandat, c’est de garder la confiance dans l’euro, qui est soutenu par les trois quarts des Français, et de maîtriser l’inflation. Il y a un espoir et c’est plutôt positive. Celle-là est probable alors que la victoire contre l’inflation est quasi certaine. L’espoir de reprise est la conséquence de la victoire contre l’inflation. Les salaires augmentant désormais en moyenne plus vite que les prix, cela fait du pouvoir d’achat et favorise une reprise de la consommation. Or la consommation est le premier moteur de la croissance. Si je devais résumer l’image sur notre activité, nous pourrions prendre trois R. L’économie française a échappé à la Récession, après le gros choc de l’invasion russe de l’Ukraine. Souvenez-vous il y a un an, un an et demi, on craignait beaucoup la récession. En fait, l’économie française a confirmé sa Résilience. La croissance n’est pas très forte mais elle est quand même positive: nous prévoyons 0,8% cette année. Et la prochaine étape est de passer à la Reprise soutenue par le pouvoir d’achat et la consommation. Nous prévoyons donc 1,2 % l’an prochain, 1,6 % en 2026 tout en ayant une réduction de ce fameux déficit budgétaire parce que c’est un sujet très sérieux pour l’intérêt national. »
Source: Banque de France