Seuls 16% des indépendants belges déclarent être bien préparés pour leur pension. Chez les francophones, ce pourcentage chute même à 8%. Bien que 28% soient préoccupés par le sujet, seuls 35% des indépendants ont prévu une protection financière supplémentaire en cas d’incapacité de travail de longue durée. Ici encore, les différences régionales sont notables. Alors que 45% des néerlandophones déclarent avoir pris les précautions nécessaires, seuls 13% des entrepreneurs francophones l’ont fait. Globalement, il s’avère que les indépendants néerlandophones sont mieux protégés que leurs homologues francophones.
Il s’agit là de quelques résultats marquants d’une enquête menée à l’initiative de Fédérale Assurance auprès de 300 indépendants et petits entrepreneurs sur leur pension et leur protection financière en cas d’incapacité de travail et de décès.
«Nous pressentions, sur la base de notre propre clientèle, que les indépendants ne prenaient pas toujours leurs précautions en prévision d’éventuelles périodes moins favorables. Nous tenions toutefois compte du fait qu’ils s’étaient peut-être adressés à d’autres compagnies pour ce type de couverture. Cette enquête confirme toutefois ce que nous pensions : les indépendants sont tellement pris par leur activité qu’ils n’ont, semble-t-il, pas le temps de se soucier d’eux-mêmes. Ils ne s’informent pas suffisamment sur la façon de se protéger au mieux sur le plan financier en cas de maladie ou d’accident, ou pour leurs vieux jours. Ils espèrent peut-être que la vente de leur entreprise assurera leur retraite, mais il s’agit d’un risque considérable. C’est pourquoi nous plaidons en faveur d’une campagne de sensibilisation et d’un plus grand nombre d’incitants fiscaux pour encourager les indépendants et les entrepreneurs à mieux se protéger», conclut Kris Van Den Steen, Chief Marketing Officer de Fédérale Assurance.
Pensions
Seuls 16 % des indépendants belges déclarent être bien préparés pour leur pension. Chez les francophones, ce pourcentage chute même à 8 %. 28 % se disent préoccupés par le sujet. Malgré les débats publics actuels relatifs à l’âge de la pension, la majorité (58 %) des indépendants ne savent pas à quel âge ils pourront prendre leur pension. En Belgique, l’âge de la pension est fixé à 67 ans (à partir de 2030). L’âge pour la pension légale anticipée est encore plus méconnu: 78% l’ignorent. À partir de 2030, la pension anticipée sera possible à partir de 63 ans, avec au moins 42 ans de carrière.
Quant au montant de la pension, les résultats de l’enquête sont unanimes et frappants : 36 % des répondants n’en ont aucune idée. Seuls 41 % connaissent le montant de la pension légale, qui s’élève à environ 900 €. Mais d’un autre côté, 82 % déclarent avoir besoin d’au moins 2 000 € pour subvenir à leurs besoins.
L’étude s’est également penchée sur la (les) solution(s) que les indépendants avaient déjà mises en œuvre pour constituer leur pension:
* 54% ont une épargne-pension (seulement 38% des francophones);
* 18% ont opté pour une épargne à long terme;
* 47% économisaient déjà par le biais de la Pension Libre Complémentaire pour Indépendants (seulement 25% des francophones);
* 21% ont un engagement individuel de pension (l’ancienne assurance groupe);
* Les 21% restants n’en ont aucune idée.
Incapacité de travail
À peine 35% de nos indépendants ont prévu une protection financière supplémentaire en cas d’incapacité de travail de longue durée. Ici encore, les différences régionales se révèlent notables. Alors que 45% des néerlandophones déclarent avoir pris les précautions nécessaires, seuls 13% des francophones disent l’avoir fait.
Les raisons pour lesquelles une telle protection n’a pas été souscrite sont intéressantes à connaître. 17% déclarent que cette protection est inutile parce qu’ils sont en bonne santé. Là encore, l’écart entre les francophones et les néerlandophones est grand: 33% des francophones et 12% des néerlandophones interrogés estiment qu’il s’agit d’une raison suffisante pour ne pas se protéger contre l’incapacité de travail. 24% déclarent ne pas avoir les moyens de payer une protection supplémentaire. Ce pourcentage est sensiblement plus élevé chez les francophones (36%) que chez les néerlandophones (20%). Enfin, 14% ne savent pas, ce qui signifie sans doute qu’ils n’ont jamais pensé à se protéger pour les jours moins favorables.
L’enquête révèle que les règles et le montant versé en cas d’incapacité de travail totale sont aussi peu connus que ceux de la pension. Seuls 28% des répondants ont estimé correctement le montant auquel ils avaient droit en cas d’incapacité de travail. 51% n’en ont aucune idée. De plus, 45% ne savent pas qu’il y a un mois de carence avant le premier versement.
Assurance décès
L’enquête donne une image similaire de la protection financière en cas de décès au cours de la carrière. Un peu moins de 40% déclarent être protégés: 27% des francophones et 42% des néerlandophones ont pris leurs précautions. Seuls 11% des répondants déclarent que leurs réserves financières sont suffisantes, ce qui contraste fortement avec l’image que beaucoup se font encore des indépendants et de leur confort financier. 18 % évoquent leur bonne santé comme motif pour ne pas souscrire à une telle assurance : 38 % des francophones et 13% des néerlandophones. Près d’un quart des personnes interrogées (25%) déclare ne pas avoir les moyens de se permettre une telle protection. Une fois encore, le manque de moyens diffère grandement entre les néerlandophones (21%) et les francophones (31%).
«Beaucoup d’informations sont disponibles en matière de pension et d’incapacité de travail», souligne Kris Van Den Steen. «Pourtant, l’ignorance est grande. Dans les domaines de la pension et de l’incapacité de travail, les connaissances et la préparation des indépendants s’améliorent avec l’âge, alors qu’il est important de commencer à se préparer tôt. Les conditions sont alors plus favorables. Il y a encore un travail de sensibilisation conséquent à mener.»
À propos de l’enquête : L’enquête a été menée par le bureau Futures auprès de 300 indépendants belges (200 néerlandophones et 100 francophones) âgés de 25 à 55 ans. Pour les comparaisons entre les groupes linguistiques, un groupe de 264 personnes a été utilisé : 200 néerlandophones et 64 francophones, de la même catégorie d’âge (de 25 à 45 ans). Le groupe de répondants a été recruté parmi le panel iVox et se compose d’indépendants, de professions libérales et de chefs d’entreprises employant moins de 4 travailleurs. La marge d’erreur est de 5,66 %.
Indépendants belges bien préparés pour leur pension ?
31 janvier 2017