KBC et Belfius démontrent une résilience en période de tensions inflationnistes

31 juillet 2023
Banque de connaissances

Dans le cadre des tests de résistance qui ont été menés auprès des 70 plus grands établissements financiers européens et dont les résultats sont publiés aujourd’hui par l’Autorité bancaire européenne (EBA), les banques belges KBC et Belfius affichent des performances légèrement supérieures à la moyenne européenne et démontrent une bonne résilience dans le contexte de tensions inflationnistes. L’EBA vient de publier les résultats détaillés des tests de résistance menés pour 70 grandes banques de l’Union Européenne (UE), dont 57 établissements établis dans la zone euro et soumis à la surveillance directe de la Banque centrale européenne (BCE). Les tests de résistance ont été menés à l’échelle de l’UE pour le groupe des plus grandes banques comprenant Belfius et KBC Group. ING Belgique et BNP Paribas Fortis, qui sont des filiales de groupes bancaires étrangers, sont incluses dans le test de résistance par l’intermédiaire de leurs établissements mères.

L’objectif du test de résistance mené à l’échelle de l’UE est de fournir aux autorités de contrôle, aux banques et aux acteurs du marché un cadre analytique commun permettant de comparer et d’évaluer la capacité de résistance des grandes banques de l’UE et du système bancaire de l’UE à une série de chocs économiques défavorables hypothétiques. Le test de résistance comprend un scénario de base et un scénario défavorable, tous deux à un horizon de trois ans. Les hypothèses concernant les variables macroéconomiques dans le scénario de base sont conformes aux prévisions de décembre 2022 publiées par la BCE. Le scénario défavorable, conçu par la BCE et le Comité européen du risque systémique (ESRB), repose sur des hypothèses reflétant les risques systémiques qui étaient considérés comme représentant les menaces les plus importantes pour la stabilité du secteur bancaire de l’UE au début du test, en janvier 2023[1].

Comme le scénario défavorable du test de résistance est hypothétique, les incidences estimées de ce scénario ne doivent pas être considérées comme des prévisions de la rentabilité des banques. Par ailleurs, les résultats ne tiennent pas compte des éventuelles réactions des banques face aux chocs, puisque le test de résistance se fonde sur l’hypothèse d’un bilan statique. Les résultats des tests de résistance peuvent néanmoins servir utilement d’outil d’analyse pour évaluer la résistance potentielle des bilans bancaires aux chocs spécifiques considérés.

Comme pour les tests de résistance menés à l’échelle de l’UE en 2018 et 2021, celui de 2023 a été conçu pour être utilisé comme une contribution importante au processus de surveillance et d’évaluation prudentielle (Supervisory Review and Evaluation Process, SREP), avec comme objectif principal de déterminer les exigences globales de fonds propres. Le test de résistance sera donc utilisé comme un outil de supervision, dont les résultats seront discutés avec les banques individuelles dans le cadre du SREP, qui permet également de prendre en considération des mesures de gestion à des fins d’atténuation des risques ainsi que la dynamique potentielle des bilans.

Résultats des banques belges

KBC et Belfius, les deux banques belges soumises au test de résistance, présentaient chacune une position de départ légèrement supérieure à la moyenne de l’échantillon de grandes banques de la zone euro. Au début du test (à la fin de 2022), les ratios de fonds propres de base de catégorie 1 (Common Equity Tier 1, CET1)[2] s’établissaient en effet à 15,3 % pour KBC et à 16,2 % pour Belfius, contre 14,7 % pour l’échantillon de banques de la zone euro.

En ce qui concerne le scénario de base, KBC et Belfius, ainsi que la majorité des autres banques de la zone euro, font état d’une augmentation du ratio de fonds propres CET1, ce qui signifie que les ratios de fonds propres CET1 projetés pour la fin de l’horizon du test de résistance (c’est-à-dire la fin de 2025) dans le scénario de base sont en réalité plus élevés que les ratios de fonds propres CET1 de départ. Belfius présente un accroissement du ratio de fonds propres CET1 de 157 points de base, et KBC une progression de 214 points de base.

Dans le scénario défavorable, KBC et Belfius démontrent une résistance légèrement meilleure que la plupart des autres banques de la zone euro à la fin de 2025, dans la mesure où la baisse de leur ratio de fonds propres CET1 est un peu moins prononcée que la diminution moyenne des banques de la zone euro, qui est de 464 points de base. Dans ce scénario, KBC fait état d’une dégradation du ratio de fonds propres CET1 de 386 points de base, alors que le ratio de fonds propres CET1 de Belfius se détériore de 412 points de base.

L’on peut en conclure que les résultats des tests de résistance pour KBC et Belfius démontrent une bonne capacité de résistance étant donné les incertitudes macroéconomiques et géopolitiques. C’est une évolution bienvenue alors que l’environnement opérationnel du secteur financier caractérisé notamment par une remontée des taux d’intérêt et une numérisation croissante continue de présenter des défis importants et structurels et des incertitudes pour le secteur et sa rentabilité future.



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