Le Comité de direction de la Banque nationale de Belgique a tenu le 7 octobre 2014 sa deuxième réunion en tant qu’autorité macro-prudentielle. Lors de sa deuxième réunion tenue en tant qu’autorité macro-prudentielle, le Comité de direction de la BNB a examiné l’évolution des risques et des vulnérabilités du système financier belge.
Les conditions sur les marchés financiers ont continué de s’améliorer ces derniers mois, induisant une nouvelle réduction du niveau de volatilité et des écarts de taux. La BNB considère néanmoins que les risques demeurent importants pour le secteur financier. La reprise économique est plus faible que prévu, exerçant des poussées à la baisse sur l’inflation et sur les rendements nominaux. Ces conditions macro-économiques moroses génèrent des difficultés considérables pour le secteur privé, y compris pour le secteur financier, tandis que le secteur public doit réduire son endettement.
Si, à court terme, une certaine amélioration de la rentabilité semble avoir été enregistrée grâce notamment à un meilleur contrôle des coûts, la BNB s’attend à ce que les profits demeurent sous pression, en dépit du processus de restructuration entrepris dans le prolongement de la crise financière. Le faible niveau des taux et le climat économique défavorable pèsent sur les revenus nets d’intérêts, ainsi que sur le volume d’activité et sur la qualité des actifs. Les entreprises d’assurance sont également confrontées à des défis majeurs vu les taux d’intérêt élevés encore garantis sur une partie importante de leurs engagements et le renouvellement de leur portefeuille obligataire à des taux plus bas, opérations qui ont été accélérées dans certains cas par la réalisation de plus-values en 2013 et 2014. La mise en œuvre progressive de Solvabilité II représente un défi supplémentaire de taille pour les entreprises d’assurance.
En conséquence, la BNB encourage les établissements financiers à poursuivre leur processus de restructuration et leur programme de rationalisation. La BNB attend des banques et des entreprises d’assurance qu’elles continuent de renforcer leur solvabilité et, à cette fin, qu’elles limitent les remboursements à leurs assurés et les versements de dividendes à leurs actionnaires si nécessaire pour pérenniser leurs activités à long terme. L’amélioration de la solvabilité par rétention des bénéfices et/ou par émissions de capital , est essentielle pour faire face aux nouveaux défis résultant de l’environnement économique et des exigences accrues en matière de fonds propres. La BNB incite également les entreprises d’assurance à n’envisager qu’avec prudence la réalisation de plus values compte tenu de ce défi. De surcroît, la Banque est d’avis que les taux d’intérêt garantis maximum pour les nouveaux contrats d’assurance groupe et individuels doivent être réduit, afin de mieux refléter les conditions de marché.
Le marché immobilier
La faiblesse des rendements nominaux pourrait inciter les banques et les entreprises d’assurance à prendre des risques excessifs. Bien qu’il n’y ait, à ce stade, que peu d’éléments semblant indiquer une recherche exacerbée de rendement, la BNB demeure attentive à l’émergence de tels risques. Plus particulièrement, le Comité de direction de la BNB continue de suivre de près le marché immobilier en Belgique et d’évaluer l’incidence des mesures prudentielles qui ont été adoptées à la fin de 2013 concernant les prêts hypothécaires sur le marché résidentiel belge. Même si une certaine stabilisation s’est profilée ces derniers mois, la BNB n’exclut pas une recrudescence de la volatilité et d’éventuelles pressions temporaires à la hausse sur les prix au cours du second semestre dans le sillage des décisions prises récemment par des autorités régionales en vue d’adapter le traitement fiscal des logements occupés par leurs propriétaires. La BNB surveillera de près l’incidence possible de la transition vers le nouveau régime fiscal sur la stabilité financière.
Si l’évolution récente sur le marché de l’immobilier commercial semble montrer quelques signes de modération, la hausse de l’exposition des établissements financiers à ce secteur incite à la vigilance. Dans ce contexte, le Comité de direction de la BNB recommande aux banques et aux entreprises d’assurance d’améliorer la couverture et la précision des données relatives au marché de l’immobilier commercial et de faire évaluer régulièrement par des tiers la qualité de leurs prêts et la valeur de leurs garanties afin de s’assurer du réalisme et du conservatisme de la valorisation de ces actifs dans leur bilan.