Le 27 janvier marque la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste et le 78e anniversaire de la libération du camp de concentration nazi Auschwitz-Birkenau. À la veille de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste, la présidente von der Leyen a fait la déclaration suivante:
«Nous ne devons jamais oublier les six millions de femmes, d’hommes et d’enfants juifs, ainsi que toutes les autres victimes, dont des centaines de milliers de Roms, assassinés pendant l’Holocauste.
Cette année sera marquée par le souvenir de la résistance juive et de l’insurrection dans l’Europe occupée par les nazis. Nous commémorerons le 80e anniversaire de soulèvements majeurs, comme l’insurrection du ghetto de Varsovie le 19 avril 1943, devenue un symbole de la résistance juive et de la brutalité du régime nazi. Mais aussi d’autres actes de résistance comme en Belgique où, le même jour, trois membres de la résistance – Robert Maistriau, Youra Livchitz et Jean Franklemon – ont saboté un train se rendant à Auschwitz avec, à son bord, des Juifs condamnés à mort. D’autres ont ensuite pu s’échapper de ce train, et 120 d’entre eux ont survécu. Il y a d’autres révoltes dont on parle peut-être moins – dans les camps de concentration et d’extermination de Treblinka et de Sobibor, ou encore dans le ghetto de Białystok. En effet, loin d’être des victimes passives, les Juifs ont organisé la résistance face aux nazis.
Aujourd’hui encore, et ad vitam aeternam, nous pouvons nous inspirer de la force, du courage et de la détermination de ces combattants et partisans juifs insuffisamment armés, qui, contre toute attente, se sont révoltés avec succès et ont déjoué leur condamnation à une mort presque certaine. Ils se sont battus au nom de la justice. Ils étaient déterminés à tenir tête.
Comme l’a déclaré le survivant d’Auschwitz, Elie Wiesel: «La question n’est pas de savoir pourquoi tous les Juifs ne se sont pas battus, mais plutôt d’expliquer comment autant d’entre eux l’ont fait. Tourmentés, battus, affamés, où ont-ils trouvé la force – spirituelle et physique – de résister?»
Se taire n’est pas permis en cas d’injustice, lorsque des massacres sont commis. Nous devons dénoncer l’antisémitisme, l’antitsiganisme et toutes les formes de haine et de discrimination, qu’elles soient fondées sur la race ou l’origine ethnique, la religion ou les convictions, le sexe, l’orientation sexuelle, l’âge ou le handicap.
L’antisémitisme a conduit à l’Holocauste, mais n’a pas pris fin avec lui. L’antisémitisme est à nouveau en recrudescence en Europe. Il en va de même de la négation, de la déformation et de la banalisation de l’Holocauste, qui alimentent l’antisémitisme et produisent des effets corrosifs sur la mémoire et la cohésion collectives européennes.
Le souvenir n’est pas une fin en soi. Nous devons aller plus loin. Nous devons apporter notre soutien à la vie juive. L’Europe ne peut prospérer que lorsque ses communautés juives prospèrent elles aussi. Nous œuvrerons en faveur d’une Union européenne libérée de tout antisémitisme et de toute forme de discrimination. Pour une société européenne ouverte, inclusive et égalitaire.»
Contexte
La Commission a présenté la toute première stratégie de lutte contre l’antisémitisme et de soutien à la vie juive le 5 octobre 2021 afin d’aider les pays de l’UE et la société civile à combattre l’antisémitisme. La commémoration de l’Holocauste est un pilier essentiel des efforts menés dans le but de ne jamais oublier notre histoire.
Cette année, dans le cadre de ses efforts pour célébrer la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste, la Commission européenne a organisé, le 23 janvier, la conférence pour la mémoire de l’Holocauste, intitulée «Se souvenir du passé. Façonner l’avenir», en partenariat avec la présidence suédoise du Conseil, la présidence suédoise de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA) et les organisations faîtières juives basées à Bruxelles.
Afin de sensibiliser l’opinion publique et de lutter contre la déformation de l’Holocauste, la Commission a lancé la campagne mondiale #ProtectTheFacts, et continue d’y travailler, en coopération avec l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA), l’Unesco et les Nations unies.
En 2005, par sa résolution 60/7 «Mémoire de l’Holocauste», l’Assemblée générale des Nations unies a désigné le 27 janvier comme Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste. Le 27 janvier 1945, les forces alliées libéraient le camp de concentration et de la mort d’Auschwitz-Birkenau.
Cette résolution invite instamment chaque pays membre des Nations unies à honorer la mémoire des victimes de l’Holocauste et à encourager la mise en place de programmes éducatifs traitant de l’histoire de l’Holocauste, afin de prévenir de futurs actes de génocide. Elle appelle à préserver activement les sites de l’Holocauste, tels que les camps d’extermination, les camps de concentration, les camps de travail forcé et les prisons nazis.
En janvier 2022, les Nations unies ont adopté une nouvelle résolution condamnant la négation et la déformation de l’Holocauste. Cette résolution invite instamment les membres des Nations unies et les entreprises de médias sociaux à combattre activement l’antisémitisme, ainsi que la négation et la déformation de l’Holocauste.
La Commission européenne et les États membres de l’UE se sont engagés à lutter contre l’antitsiganisme dans le contexte du cadre stratégique de l’UE pour les Roms et de la recommandation du Conseil sur les Roms. Un premier rapport d’évaluation des cadres stratégiques nationaux des États membres en faveur des Roms a été adopté le 9 janvier 2023.
En 2023, dans le cadre du programme «Citoyens, égalité, droits et valeurs»» (CERV), la Commission européenne débloquera plus de 10 millions d’euros de fonds de l’UE en faveur de projets consacrés au renforcement de la mémoire européenne. Une priorité particulière sera accordée aux projets visant à renforcer la mémoire de l’Holocauste, l’éducation et la recherche en la matière, ou à lutter contre la négation et la déformation de l’Holocauste. De plus amples détails sont disponibles ici.