Alain Deladrière
Lors du Congrès INsig2 LawTech Europe à Bruxelles, une nouvelle solution de communication cryptée a notamment été lancée sur le marché mondial de l’application, une réponse à des préoccupations accrues sur la sécurité des communications informatiques et de la cybercriminalité en général.
Paul Kucera, Senior Advisor de la société tchèque OKsystem, a passé en revue les menaces en matière de communication informatique et souligné l’importance d’apprendre à agir pour assurer la sécurité informatique et protéger la crédibilité des entreprises grandes et petites. « Aujourd’hui, les menaces sont internes et externes. En interne via des managers, gestionnaires IT, employés, entrepreneurs et services internalisés. Les menaces externes pour leur part vont de la concurrence au wifi en passant par le cloud, les cool apps, les emails, mais aussi les appareils mobiles. Parmi ces menaces, on peut citer le stockage des informations sur certains outils, la concentration de toutes les informations sensibles dans un seul endroit dans le nuage (cloud), l’utilisation abusive des données, par exemple pour un gain personnel, pour empêcher la justice pénale ou pire, les menaces d’initiés, les pirates parrainés par des états, les hackers informatiques en général, l’ingérence de l’État-nation dans les efforts cryptographiques, le manque d’outils et de processus cohérents, des fuites d’informations… »
Des pertes qui dépasseront 3 billions de dollars US en 2019
Babelnet, développée par la société informatique OKsystem, est une réponse à ces préoccupations sur la sécurité des communications et de la cybercriminalité en général, ainsi que du manque perçu au niveau entrepreneurial de solutions mises à la disposition jusqu’à la plus petite des entreprises.
Babelnet vise à devenir l’un des acteurs majeurs dans le segment chiffrement (encryption) de bout en bout (E2EE). « Je suis convaincu que nous avons ce qu’il faut – un soutien financier solide, un excellent produit qui a subi trois années de développement et des partenaires de valeur pour l’implémentation », a déclaré Martin Prochazka, Board Chairman OKsystem. »
Les pertes dans le monde liées à la cybercriminalité étaient estimées à 500 milliards de dollars US en 2015; elles dépasseront 3 billions de dollars US (Source Cybersecurity Ventures) en 2019. « Babelnet arrive au bon moment sur le marché de la sécurité de la communication au niveau de l’entreprise et nous sommes convaincus que cela bouleversera le marché de la communication cryptée », explique Viteslav Ciml, CEO Oksystem. « Un des principaux avantages est que Babelnet apporte la sécurité de la communication au niveau entrepreneurial jusqu’à la plus petite entreprise de manière rapide et facile à implémenter, mais en offrant aussi le genre de facilité d’intégration de systèmes dont les grandes entreprises ont besoin. »
Viteslav Ciml explique en outre pourquoi il a été décidé d’un lancement global de Babelnet: « Du point de vue de l’appareil, la communication d’entreprise est maintenant axée sur le BYOD (Bring Your Own Device). La frontière entre les appareils mobiles personnels et d’entreprise devient floue, pour ne pas mentionner le fait que presque tous les smartphones d’aujourd’hui sont essentiellement des PC à part entière, avec tout le monde les adaptant à leurs propres besoins, tant en termes de quantité que de types d’applications téléchargées. Dans un environnement d’affaires mondialisé, les managers qui voyagent font circuler une communication liée au travail sensible à travers divers programmes et messagers indépendamment de leur sécurité – tous risquant de se retrouver sur Wikileaks! Avec la croissance rapide de la cybercriminalité et de l’espionnage industriel, c’est un danger clair et présent. »
Le marché mondial de la sécurité informatique se développe en réponse à ces menaces. Selon Gartner, les dépenses mondiales sur la sécurité informatique en 2014 se sont élevées à 71,5 milliards de dollars US et en 2015, elles étaient de 75 milliards de dollars. L’estimation des dépenses mondiales sur la sécurité IT pour 2020 est de 170 milliards de dollars. Le marché mondial des logiciels de cryptage a été évalué à 1,85 milliard de dollars en 2015, selon MarketsandMarkets, avec une estimation des dépenses mondiales de 4,82 milliards pour 2019.
40% de la communauté juridique européenne ne protègent pas la communication numérique
Ces craintes recoupent diverses recherches menées sur les soucis que génère la sécurité de l’application en nuage (cloud), y compris un sondage unique, entrepris au sein de la communauté juridique de l’UE. On y découvre que 40% de la communauté juridique européenne ne protègent pas leur communication numérique, mais 77% pensent que quelqu’un pourrait être intéressé par le contenu de leur communication numérique. Et un énorme 70% reconnaissent utiliser le wifi public lourd de menaces.
En République tchèque, un sondage auprès de 2.173 avocats, cadres supérieurs, propriétaires d’entreprise et actionnaires a montré que 80% des répondants soulignaient être préoccupés par le fait que quelqu’un pouvait être intéressé par un accès à leur travail ou leur communication personnelle. Pourtant, la grande majorité ne fait rien à ce sujet. « La plupart des répondants ont confirmé qu’ils envoient des informations sensibles via des emails et messagers non sécurisés », confirme Viteslav Ciml, ajoutant, « Dans le même temps, ils craignent que ces informations puissent être une cible et ne veulent pas que de telles informations soient rendues publiques ou tombent dans les mains des concurrents. Pourtant, ils ne font rien à ce sujet en termes de cryptage. »
Pour Ivo Rosol, CTO Oksystem, ils ont raison d’être inquiets. « Les deux sondages au niveau tchèque et de l’UE montrent, comme le fait notre propre expérience et celles de nos partenaires américains, que les mêmes modèles de comportement dangereux sont répétés à l’échelle mondiale. Wifi public, freemails ou applications de messagerie sont des risques inacceptables pour toute personne qui croit que ses données et sa communication sont confidentielles. Compte tenu du fait que ces ‘services’ dérobent essentiellement nos données, il est bon que la majorité des répondants soient au courant de ces menaces. Mais ce ne sont pas les seuls risques. La concurrence et les renseignement étrangers ont aussi des visées sur nos données, et il suffit d’un seul maillon faible. Il est donc grand temps de prendre des mesures et de protéger les clients et leurs propres données. »