Le Baromètre des Investisseurs ING a de nouveau chuté en juillet. Les séquelles du référendum sur le Brexit sapent la confiance des investisseurs, avec pour conséquence une augmentation de l’aversion pour le risque. Près d’un tiers des investisseurs pensent que d’autres pays vont suivre l’exemple britannique. Pas de nouveaux référendums et plus de stabilité : voici ce que semble espérer l’investisseur belge en ce moment.
Selon une analyse de Peter Vanden Houte, Chief Economist ING Belgique, Le Baromètre des Investisseurs ING a de nouveau accusé un recul en juillet en s’établissant à 90 points, contre 93 points en juin. Lorsque l’on sait que le chiffre 100 reflète une situation neutre, on ne peut nier que la confiance de l’investisseur belge est en berne. Le Baromètre des Investisseurs ING n’a plus franchi la barre des 100 points depuis février. Rien d’étonnant à cela, au vu de l’évolution volatile et erratique des bourses durant cette période.
Même si le Belge semble porter un regard un peu plus pessimiste sur l’évolution récente de la conjoncture (seuls 21 % ont vu une amélioration, contre 28 % en juin), ses attentes pour les mois à venir ont très peu changé. Ainsi, 25 % des Belges prévoient un redressement de l’économie, soit environ le même pourcentage qu’en juin. Il convient toutefois de noter que 34 % des investisseurs belges s’attendent à un assombrissement du climat économique au cours des prochains mois. Nous sommes donc encore loin de l’euphorie pour ce qui est des prévisions conjoncturelles.
La confiance assez faible de l’investisseur est sans aucun doute due au fait que les placements n’ont pas beaucoup rapporté au cours de ces derniers mois, avec une bourse qui piétine depuis février. Seuls 18 % ont vu la valeur de leur portefeuille augmenter lors de ces six derniers mois, tandis que 41 % déplorent des résultats négatifs.
Et ce n’est pas le Brexit qui va rassurer les investisseurs : 19 % d’entre eux ont déjà restructuré leur portefeuille à la suite du référendum britannique. Il semble que cela ait encore renforcé l’aversion pour le risque des investisseurs belges. À peine 18 % des sondés pensent que c’est le moment d’acheter des actifs plus risqués, soit le taux le plus bas depuis novembre 2013. Même les secteurs moins risqués ne parviennent en ce moment qu’à séduire 22 % des investisseurs, tandis que 23 % ne veulent pas en entendre parler. Avec les faibles taux d’intérêt actuels, seuls 16 % des investisseurs interrogés sont intéressés par les obligations.
La contagion du Brexit
Même si les Britanniques veulent quitter l’Union européenne, tous les investisseurs belges ne sont pas convaincus que cela arrivera réellement : 69 % d’entre eux pensent qu’une sortie est probable, environ 20 % estiment que ce n’est ni probable, ni improbable, et 7 % considèrent que c’est improbable. Les 5 % restants ont indiqué qu’ils ne le savaient pas. En revanche, il y a moins de doute sur le fait qu’une sortie serait économiquement néfaste. Ainsi, 68 % des investisseurs pensent que l’économie britannique s’affaiblira en quittant l’Union européenne. Seuls 15 % estiment que c’est une bonne chose pour le Royaume-Uni sur le plan économique. Cependant, le reste de l’Europe risque aussi d’en pâtir. Pas moins de 42 % des sondés craignent des conséquences économiques négatives du Brexit, tandis que 9 % le considèrent comme une aubaine. Près d’un tiers (30 %) des investisseurs pensent que d’autres pays suivront probablement l’exemple de du Royaume-Uni et quitteront l’Union, même si personne ne semble enclin à tenir un débat public à ce propos. À peine 27% estiment que la Belgique devrait aussi organiser un référendum. 61 % préféreraient l’éviter. Pour les autres pays européens aussi, la grande majorité des investisseurs ne trouvent pas nécessaire d’organiser des référendums concernant leur appartenance à l’UE. Manifestement, les investisseurs aspirent surtout à la stabilité. Tant qu’elle ne sera pas de retour, l’aversion pour le risque restera sans doute élevée.
Source : ING Belgique