Bruno Colmant

Bruno Colmant

Professeur d'économie à l'université. Membre de l'Académie royale de Belgique. Stratège. Écrivain. Conférencier.

Le pari à 17.000 milliards de dollars

13 décembre 2014

Depuis le début de cette crise, j’ai défendu l’intuition de la nécessité d’une inflation. Il fallait « monétiser » la crise par une dilution des dettes. Certains pays (Etats-Unis, Royaume-Uni et Japon) l’ont fait. La zone euro a fait un autre choix, celui de la monnaie désinflatée.
Aujourd’hui, la pensée dominante consiste à exprimer le postulat d’une déflation généralisée, qui est incidemment alimentée par la chute des prix du pétrole. Pourtant, depuis le début de la crise, les diverses banques centrales ont dû imprimer 13.000 milliards de dollars pour un PIB mondial de l’ordre de 75.000 milliards. L’offre de monnaie des banques centrales a donc atteint 20 % du PIB pour un état déflationniste.

On admettra que ce n’est pas un succès. Or les taux d’intérêt ne peuvent pas monter car cela mettrait la plupart des Etats en faillite et cela étoufferait la reprise. Les banques centrales devront donc continuer à imprimer de la monnaie pour combattre la déflation tant que les taux d’intérêt restent bas. Mais quel est l’aboutissement de cette immense impression monétaire ?

L’inflation. Ce sera peut-être cela, la surprise de 2015. Je suis conscient que cette intuition peut paraître surprenante. Elle sera probablement démentie par les faits, mais, après tout, les prévisions des économistes pour l’année suivante s’assimilent souvent à de l’astrologie…



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