Les fonds de pension belges prêts à suivre la tendance internationale liée aux placements alternatifs

En 2016, la capacité financière internationale des fonds de pension institutionnels des 22 principaux marchés de pension est passée à 36,4 billions US$, soit une augmentation de 4,3% pour l’année écoulée. C’est ce que révèle le rapport Global Pension Assets Study, une étude annuelle récurrente réalisée par Willis Towers Watson.
La capacité liée aux régimes à contributions définies (DC) a davantage progressé que celle portant sur les régimes à prestations définies (DB). La Belgique ne suit pas cette tendance dans les mêmes proportions mais, selon les experts de la société Willis Towers Watson, cela ne devrait guère tarder compte tenu des conditions actuelles de marché.
Le marché belge des pensions est prêt à évoluer
En Belgique, la majeure partie des capitaux investis par les fonds de pension porte encore et toujours sur les prestations définies (defined benefits, DB) (systèmes souvent fermés). Celles-ci représentent en effet toujours une part majoritaire du marché des fonds de pension, contrairement à la tendance constatée sur le marché mondial. Ce dernier affiche quant à lui une croissance supérieure (+5,6%) des contributions définies disponibles (defined contribution, DC) par rapport à celle des prestations définies (+2,6%). La capacité DC représente désormais plus de 48% de la capacité mondiale des fonds de pension et a progressé de 5,6% par an au cours des 10 dernières années. Au cours de la même période, la capacité DB a pour sa part augmenté annuellement de 2,6% dans le monde.
Sven Schroven, conseiller chez Willis Towers Watson Belgique :  « Par le passé, les fonds de pension n’ont pas connu beaucoup de succès en Belgique dans le cadre de cette tendance, notamment parce que les compagnies d’assurances se trouvaient dans une position leur permettant de proposer des rendements garantis similaires aux rendements légaux minimum que devaient garantir les employeurs pour les contributions définies. Dans les conditions de marché actuelles (taux d’intérêts faibles), ces mêmes compagnies d’assurances ne sont plus en mesure de garantir ces rendements légaux minimum pour les nouveaux placements. Les fonds de pension bénéficiant de plateformes de placement efficaces et diversifiées vont connaître un engouement sans cesse plus important et peuvent donc initier une tendance similaire en Belgique ».
Les fonds de pension belges n’apprécient pas vraiment les placements alternatifs
Roger Urwin, responsable mondial Placements chez Willis Towers Watson :  «  Dans les fonds de pension du monde entier, la maîtrise du risque est restée une priorité absolue. La principale stratégie en la matière consiste à diversifier davantage, comme l’illustre la tendance ascendante des allocations dans des catégories d’actifs alternatives et le glissement continu des marchés d’actions nationaux. Etant donné que les événements géopolitiques que l’on constate dans toutes les régions du monde contribuent à conforter les incertitudes actuelles, cette tendance va probablement se confirmer ».
Sven Schroven ajoute ce qui suit : « Jusqu’à présent, les fonds de pension belges ne se sont pas encore rués sur les catégories de placement alternatives. En moyenne, seuls 10% des actifs sont investis dans d’autres catégories de placement que les obligations, les actions et les liquidités. Il ne semble pas exister de tendance ascendante, malgré le besoin accru de diversité résultant des conditions de marché actuelles et le nombre plus important d’alternatives dont disposent désormais aussi les fonds de pension relativement modestes en Belgique ».
Il poursuit : « Cette étude suggère que les principales tendances à moyen terme des fonds de pension restent les suivantes : focalisation sur la maîtrise du risque, attention portée à une bonne gouvernance et davantage de régimes à contributions définies. Et c’est précisément sur ce dernier point qu’il existe une dynamique claire incitant les fonds de pension belges à miser davantage sur cette tendance et à se positionner ainsi de manière plus concurrentielle sur le marché ».
Source: Willis Towers Watson