L’euro : un bâtiment en feu sans sorties de secours ?
En 1998, William Hague, un conservateur anglais qui fuit Secrétaire d’Etat sous le précédent gouvernement Cameron qualifia l’euro de « bâtiment en feu sans sorties de secours », tel que rappelé cette semaine par The Economist. Il qualifia même la monnaie unique de « monument historique de la folie collective ». Il n’avait sans doute pas tort, puisqu’il s' »agit de regrouper des économies dissemblables et asymétriques sous un monnaie commune sans possibilité de sortie ordonnée, ainsi que la Grèce l’illustre.
La monnaie unique traverse aujourd’hui une crise de légitimité et de démocratie.
La crise, aggravée par des mesures d’austérité excessives, a exercé un effet de poulie sur les forces sociales, qui sont elles-mêmes écartelées entre leur réalité et leur expression monétaire.
Il faut donc trouver une solution structurelle pour assurer la solidarité budgétaire et fiscale des pays de la zone euro, parce que l’économie n’est pas suffisamment autorégulatrice pour assurer des bases cohérentes à l’euro.
Ou bien il faut admettre que Marx avait raison, quand il disait que la monnaie était un capital fictif, se limitant à représenter une certaine configuration sociale.
Mais alors, la seule sortie de l’euro, c’est la révolution.
Et là, c’est autre chose…
Bruno Colmant