Stefan Duchateau
Sonnée par le coup de bambou infligé par l’évolution imminente des indicateurs de l’inflation, une meute d’investisseurs pris de panique a percé, la semaine dernière, une brèche dans sa propre ligne de défense, qui avait pourtant réussi à tenir relativement bien jusqu’à présent.
Les marchés des actions avaient en effet plutôt bien digéré les tensions géopolitiques, les inquiétudes relatives à l’inflation et les affres de la guerre. Mais leur résistance s’est rompue, ces derniers jours, lorsqu’ils se sont mis à douter de la politique des taux que la banque centrale américaine conduira à l’avenir.
Le président de la Fed, Jerome Powell, s’était pourtant évertué, avec ses gros sabots coutumiers, à convaincre les investisseurs qu’il excluait tout relèvement spectaculaire de 75 points de base. En vain. Pour preuve : la sérieuse correction boursière du lendemain. Les marchés se montrent ainsi de plus en plus sceptiques à l’égard de la banque centrale américaine. Le spectacle qu’elle leur offre n’est en effet pas fait pour les rassurer. Certains gouverneurs semblent surtout avides de faire les gros titres de la presse à coups de déclarations tonitruantes, obligeant Jerome Powel à les rappeler à l’ordre en public. En clair, les dissensions sur la politique à mener n’ont jamais semblé aussi grandes au sein de l’institution monétaire.
Pourtant, l’indice mondial des actions, exprimé en euros, affiche une belle résistance, n’accusant qu’une perte limitée depuis l’invasion russe de l’Ukraine.