Ces dernières années, le secteur des Large Cap européennes a éclipsé les petites et moyennes valeurs sur les marchés. Pour autant, la surperformance s’est avérée concentrée sur un petit nombre de très grandes entreprises dont les bons résultats opérationnels ont été salués par le marché. Plus récemment, la guerre en Ukraine a provoqué un mouvement, assez classique dans les périodes de stress, de retour vers les valeurs jugées moins risquées ; les grandes capitalisations y sont souvent assimilées, en raison d’une meilleure liquidité supposée. Enfin, certains secteurs, comme la Défense ou les compagnies pétrolières, ont profité du renchérissement des prix des matières premières. On comprend mieux, dans ces conditions, pourquoi les petites et moyennes capitalisations ont souffert en relatif par rapport à leurs grandes sœurs : ces secteurs y sont sous-représentés. Alors quels pourraient être certains des catalyseurs susceptibles de redynamiser ce segment du marché ?
Une évolution favorable des taux d‘intérêt
La hausse des taux d’intérêt, en particulier depuis le début de 2022, a pénalisé les valorisations d’un certain nombre de petites et moyennes valeurs, dont les multiples reflétaient la croissance ou son potentiel. Une politique monétaire moins restrictive de la part des Banques Centrales (sans même parler d’une éventuelle baisse des taux directeurs, comme certains l’espèrent) pourrait permettre un retour en grâce de la classe d’actifs des valeurs moyennes.
Un réajustement des niveaux de valorisation
Indépendamment des taux d’intérêt, la valorisation des petites et moyennes valeurs est sur des points bas, en relatif par rapport aux grandes sociétés. Nous ne souhaitons pas opposer ces deux segments de la cote européenne, puisqu’ils reflètent des répartitions sectorielles, des enjeux et donc des dynamiques différentes. Pour autant, on peut se demander jusqu’où l’élastique de valorisation entre ces deux classes d’actifs va se tendre.
Une prise de conscience par les investisseurs de la faible valorisation des petites et moyennes valeurs peut passer par une reprise des opérations de fusions-acquisitions, pour lesquelles les valeurs moyennes sont historiquement un large vivier de cibles intéressantes. Ces dernières années, ces opérations ont souvent été menées par des fonds de Private Equity, qui disposaient d’une force de frappe financière très élevée. Il est trop tôt pour savoir si ces acteurs seront beaucoup moins actifs dans le futur proche. Mais il est intéressant de noter qu’il y a quand même déjà eu cette année des rachats d’entreprises cotées européennes Mid-caps, et qu’en particulier les deux dernières tentatives de rachat annoncées (sur le fabricant de tubes plastiques finlandais Uponor* et l’opérateur de centre d’appels luxembourgeois Majorel*) émanent d’acteurs industriels concurrents, et pas de fonds. Les acheteurs « corporate » semblent ainsi prendre acte de cette sous-valorisation des petites et moyennes capitalisations selon nous.
Le retour de la croissance européenne, mais pas seulement
Enfin et bien évidemment, une reprise économique en Europe serait un soutien supplémentaire pour les petites et moyennes valeurs. Pour autant, cet argument « croissance de l’économie européenne » n’est pas forcément selon nous le critère préalable qui justifie qu’on s’intéresse aux Mid-caps. Pour preuve : dans la gestion des fonds de la gamme ODDO BHF Avenir, nous veillons à maintenir un certain équilibre entre valeurs défensives et cycliques. De plus, nous privilégions des sociétés, certes européennes mais très présentes dans le monde entier, au point par exemple que l’Europe ne représentait en moyenne fin 2022 que 37% du chiffre d’affaires des entreprises détenues par ODDO BHF Avenir Europe. Les fonds de la gamme ODDO BHF Avenir sont des fonds actions et par conséquent présentent notamment un risque de perte en capital.
Les sociétés cotées petites et moyennes : privilégier des critères de sélection fondamentaux
Construit à partir d’une expérience de plus de 20 ans, notre processus de gestion a fait ses preuves en traversant plusieurs cycles économiques et boursiers majeurs. En particulier, la sélection de titres se fonde sur une analyse fondamentale poussée et intransigeante sur des critères tels qu’un potentiel sous-valorisé de croissance auto-financée, des avantages compétitifs exportables, un faible endettement et/ou une forte génération de trésorerie.
Cette philosophie d’investissement peut induire certains biais sectoriels, notamment en faveur des valeurs industrielles, technologiques, de santé ou de consommation. A l’inverse, nous cherchons à éviter au mieux les entreprises pour lesquelles les particularités domestiques ou la règlementation locale sont prédominantes, ainsi que les titres très endettés. Nous sous-pondérons ainsi nettement, voire totalement, des secteurs tels que les opérateurs de télécommunications, les services aux collectivités ou les banques.
Notons que les expositions de nos fonds découlent de l’application de nos critères de sélection, et non pas de paris macro-économiques ou géographiques. Nous visons explicitement des sociétés aptes à se développer au-delà de leur marché domestique. En revanche, nous surveillons notre exposition géographique ex post, dans une logique de contrôle des risques.
Conclusion
Dénicher de belles entreprises mal valorisées par le marché, c’est ce que nous visons à faire chez ODDO BHF Asset Management dans les fonds de notre gamme ODDO BHF Avenir. Identifier sans relâche ces sociétés de qualité, sous-évaluées, qui disposent selon nos analyses, d’avantages compétitifs ou de fortes positions existantes qu’elles peuvent exporter au-delà de leur marché domestique, ainsi que d’une capacité à financer leur croissance par une forte génération de trésorerie, là se trouve selon nous notre mission au service de nos clients.
(*) ces exemples ne constituent pas des recommandations d’investissement
Pascal Riegis, co-responsable de la gestion Actions Fondamentales, ODDO BHF AM.