Selon 45% des CEO belges, la croissance économique devrait ralentir cette année au niveau mondial à cause du Brexit, des conflits commerciaux et du climat politique. Le recul des appréhensions à l’égard de l’intelligence artificielle vaut également la peine d’être souligné : 84% estiment effectivement que l’IA influencera l’entrepreneuriat au cours des cinq prochaines années. Enfin, plus de 70% des entreprises estiment qu’il sera encore plus difficile en 2019 de trouver le personnel adéquat. C’est ce qu’il ressort du 22e sondage effectué auprès de plus de 1300 CEO à travers le monde et présenté par le cabinet d’audit, de conseil et d’expertise comptable, PwC, lors du Forum économique mondial annuel de Davos.
Axel Smits, Président de PwC Belgium, invite les chefs d’entreprises à être plus ambitieux, à embrasser cette économie de plus en plus numérique ainsi qu’à développer une vision plus optimiste.
Près d’un CEO belge sur deux (45%) est convaincu que, cette année, la croissance économique va ralentir partout dans le monde. Nos CEO sont d’ailleurs plus pessimistes à cet égard que leurs collègues voisins. En dépit, toutefois, de ce scepticisme, un tiers des CEO (36%) sont persuadés qu’ils feront des bénéfices cette année. Quatre CEO sur dix sont plus ou moins confiants tandis qu’un quart (26%) y croit à peine, voire pas du tout. Pour accroître leurs bénéfices, nos CEO comptent sur la croissance organique (79%), davantage d’efficacité (76%), le lancement d’un nouveau produit ou service (48%) ou la conclusion d’accords stratégiques de collaboration (43%). Près d’un quart l’envisage d’ailleurs avec des start-up.
L’optimisme inégalé qui ressortait de l’enquête menée en 2018 auprès de nos CEO recule indéniablement, notamment à cause de différents facteurs internationaux tels que le Brexit ou les conflits commerciaux qui opposent par exemple les États-Unis et la Chine. Mais le climat politique national tempère également l’optimisme de nos CEO. L’incertitude générale et l’absence de politique durable en matière de mobilité et d’énergie font que nos CEO entrevoient l’année 2019 de manière un peu moins positive », explique Axel Smits.
Nos CEO expriment également certaines craintes face à différentes menaces sociales, commerciales et économiques ; il s’agit principalement de la surrèglementation (43%), du protectionnisme (31%) et de l’incertitude politique (26%). Au niveau mondial, la surrèglementation est également pointée du doigt en tête de liste (35%) par les CEO.
Quant aux facteurs qui menacent la croissance des entreprises, les CEO mentionnent tout d’abord la disponibilité des talents (48%) et, ensuite, les cybermenaces (29%) et la rapidité de l’évolution technologique (26%).
« Bien que les craintes suscitées par une cyberattaque et l’évolution technologique figurent parmi les trois premières places du classement, il est assez frappant de constater que ces craintes ont diminué de plus de 50% par rapport à 2018. Les entreprises intègrent de plus en plus les évolutions technologiques. De nos jours, une solide cyber stratégie est un must absolu, et l’économie numérique et l’internet offrent aussi beaucoup plus de possibilités de gestion efficace et de meilleur service aux clients tout en facilitant l’offre de services transfrontaliers sans aucun investissement immédiat important ni infrastructure particulière au-delà des frontières. Ces mêmes technologies permettent à nos entreprises de faire preuve de plus d’ambition et de changer le monde, ce qui renforce la confiance et le positivisme au sein de notre économie », ajoute Axel Smits.
Plus de la moitié estime que l’IA aura des répercussions plus importantes que l’internet
Plus de huit CEO sur dix (84%) affirment que l’intelligence artificielle (IA) influencera l’entrepreneuriat au cours des cinq prochaines années. Un tiers (33%) a même déjà implémenté l’IA, certes à petite échelle. Près de la moitié (48%) est profondément convaincue que l’IA aura des répercussions significatives au cours des cinq prochaines années sur la manière dont nous exploiterons nos entreprises. Six CEO sur dix (60%) estiment même que l’IA aura des répercussions plus grandes au niveau mondial que l’internet. Les pouvoirs publics auront également un rôle à jouer à cet égard, d’après les CEO.
« Nous considérons le machine learning (ou apprentissage artificiel) et l’IA principalement comme des technologies adjuvantes qu’il ne faut absolument pas considérer comme des menaces. Ce sont des applications technologiques qui permettent (permettront) aux entreprises d’effectuer plus facilement et plus rapidement toutes sortes de tâches complexes. Elles nous permettent de réaliser des choses dont nous ne pouvions que rêver auparavant. L’idée selon laquelle ces applications vont entrainer des licenciements massifs est, selon nous, trop pessimiste. Néanmoins, les entreprises doivent préparer à temps leurs collaborateurs à cette évolution future », indique Axel Smits.
Plus de neuf chefs d’entreprise sur dix considèrent les données comme la clé du succès
Il est clair que les données sont la nouvelle mine d’or des entreprises. Plus de neuf CEO sur dix en Belgique (95%) et dans le monde (94%) estiment que les données relatives aux besoins des clients sont essentielles à la prise de décision à long terme et à la garantie de la réussite. Près de neuf CEO sur dix (88%) considèrent les pronostics étayés (forecasts) d’investissement comme cruciaux tout comme les données liées aux répercussions des dernières tendances technologiques (88%).
« Bien que de nombreux CEO soient conscients de l’importance des données et qu’ils puissent réagir plus intelligemment grâce à elles à ce qui se passe sur les marchés, nous constatons que les entreprises pèchent encore trop souvent par un manque de spécialistes ICT, capables de recueillir, d’analyser et de traduire ces données à des fins bien définies. Quelque 45% des CEO sont également confrontés à un manque de compétences analytiques au sein de leur entreprise », précise Axel Smits.
Près de huit CEO sur dix éprouvent encore plus de difficultés à trouver du personnel adéquat
La fameuse « guerre des talents » fait toujours rage. Près de huit CEO belges sur dix (76%) estiment même qu’il est encore plus difficile de recruter les bons talents au sein de leur secteur, notamment en raison d’un manque de qualifications adéquates sur le marché de l’emploi. Nos voisins connaissent le même problème.
« Comme le fait PwC Belgique ainsi que de nombreuses autres entreprises, il est primordial que les entreprises investissent dans l’apprentissage tout au long de la vie. Quelque 31% des CEO déclarent qu’ils peuvent trouver les collaborateurs adéquats s’ils forment à nouveau leurs propres collaborateurs ou s’ils investissent davantage dans des collaborations plus étroites avec d’autres entreprises et l’enseignement, notamment dans le cadre de l’apprentissage dual », souligne Axel Smits.
Photo : Axel Smits (TLT)
Source : PwC