Michel Klompmaker
Récemment, nous avons eu un entretien avec le Dr Tony de Bree MBA au sujet de la disruption numérique. Tony de Bree est un ancien banquier. Il conseille entre autres des institutions financières et des start-ups, écrit des livres et donne des conférences et des master classes.
Dites-nous en quoi consiste en fait la disruption numérique ?
Tony de Bree: « Une société ou une personne est ‘disruptive’ lorsque les choses habituelles sont perturbées ou même complètement bouleversées. Le célèbre ‘business as usual’ est rompu. Cela signifie également que les entreprises et les personnes qui y travaillent sont également ‘perturbées’ par l’utilisation de la technologie. »
Existe-t-il plusieurs types de disruption numérique ?
Tony de Bree: « Dans les services aux entreprises, il s’agit de plus en plus du partage de différentes formes de contenu numérique et de ce que l’on appelle des ‘produits numériques’. Les connaissances et les informations sont de plus en plus produites et distribuées de façon variée en interne et en externe par le biais de nombreux canaux différents où les médias sociaux jouent un rôle de plus en plus important. En conséquence, les compliance officers et risk managers doivent avoir de plus en plus de connaissances et d’expérience de ces nouveaux produits et services ainsi que de ces nouveaux canaux pour mener leur tâche à bien. »
Quelles sont les conséquences pour les risk et compliance managers ?
Tony de Bree : « Une des plus grandes conséquences de l’utilisation des nouvelles technologies dans divers domaines est que la structure connue de sa propre industrie avec les concurrents, les fournisseurs et les clients bien connus est rompue. Toutes sortes de parties nouvelles inconnues apparaissent pour lesquelles une nouvelle législation peut être d’application. Cela signifie donc beaucoup de travail supplémentaire pour les compliance officers et risk managers afin d’enquêter sur qui ou quoi sont ces parties et ce que cela entraîne pour la politique de conformité et de risque interne par exemple. Bon nombre de ces parties sont relativement petites et jeunes et ont des modes de fonctionnement complètement différents. Et ces nouveaux venus n’ont pas toujours autant de connaissances du secteur financier et vice versa, ce qui suscite des défis supplémentaires. Beaucoup de processus externes sont directement liés à des clients ou fournisseurs par l’intermédiaire de nombreux médias et canaux différents. Ici aussi, les médias sociaux jouent un rôle important. Par exemple, un certain nombre de banques ont mis en place un canal de WhatsApp pour promouvoir le dialogue avec leurs clients. De plus en plus de ces processus business sont automatisés. Et il en va de même pour les processus internes tels que la gestion, l’administration et le contrôle ainsi que toutes sortes de processus business qui sont liés à une fonction traditionnelle du siège d’une entreprise comme le risque, la conformité, le juridique, l’audit, de même que le marketing et la communication. Des connaissances intelligentes axées sur des applications e-compliance et e-risk (des systèmes intelligents) en combinaison avec de grandes quantités de données vont prendre une partie du travail des compliance officers et risk managers. C’est certain. »
Tony de Bree : La disruption numérique affecte les risk et compliance managers
01 septembre 2015