Un Weimar planétaire ou un défaut généralisé ?
Engluées dans un contexte déflationniste, plusieurs zones monétaires doivent aussi composer avec des dettes publiques qui, ramenées au PIB, atteignent des sommets inconnus depuis les premières statistiques de 1826 (c’est-à-dire plus au moins au terme des guerres napoléoniennes). Or, on le sait, il y a deux manières de solutionner un excès de dettes publiques : le non-remboursement ou le remboursement avec de la monnaie dépréciée par l’inflation.
L’inflation est la méthode la plus commode, agissant comme un impôt silencieux. C’est le monoxyde de carbone des rentiers. C’est d’ailleurs ce que la plupart des autorités monétaires essaient de raviver : en moins de 10 jours, trois banques centrales (Japon, Chine et zone Euro) annoncent qu’elles vont renter de ré-inflater l’économie. A cet égard, il faut souligner que des taux d’intérêt négatifs (dont il est probable qu’ils se généralisent aux dépôts bancaires) sont un équivalent à une inflation existante.
Mais si la déflation est d’une viscosité supérieure aux injections monétaires, alors il faudra considérer des défauts sur les dettes publiques, et pourquoi pas, privées. Ce serait la grande remise de dettes, comme le meilleur économiste français, Paul Jorion, l’a subodoré.
Bien sûr, entre un Weimar planétaire (correspondant à l’hyperinflation de la République allemande de Weimar en 1923) et une remise de dettes généralisée, il y a un large spectre de solutions. Mais une chose est certaine : une variable économique va devoir se décaler, que ce soit la monnaie ou sa contrevaleur exprimée en dettes publiques.