Une interrogation
Au risque d’alarmer des passions, l’ancien Président français Nicolas Sarkozy a suggéré, au sujet de la Crimée, annexée en 2014 par la Russie, ce qui constitue, à ses yeux, une violation évidente du droit international, qu’il devrait y avoir un référendum incontestable pour entériner l’état de fait actuel. Aux yeux de Nicolas Sarkozy, le référendum encadré par la communauté internationale est la seule solution viable pour résoudre de façon définitive et transparente ces questions territoriales, y compris pour les territoires annexés à l’est et au sud de l’Ukraine.
Ces matières dépassent mes seuils de compétence. Pour mille raisons personnelles et idéologiques, je n’aime pas ce que Nicolas Sarkozy incarne. Je crois néanmoins qu’il faudra, un jour, réfléchir à la résolution de ce conflit qui aurait déjà fait un demi-million de victimes (tués ou blessés). Bien sûr, on peut affirmer, comme la présidente de la Commission européenne l’a martelé, que seule la victoire de l’Ukraine est un aboutissement tolérable. On lit aussi que Guy Verhofstadt (qui a certainement dû subtilement échapper au service militaire belge) s’interroge sur les propos de Nicolas Sarkozy en se demandant s’il faut en rire ou en pleurer. Je ne sais pas.
Mais un jour, les Américains retireront leur aide militaire. C’est inéluctable. Sous Trump, s’il est réélu, ou sous un autre président. Ils le feront, car ils l’ont souvent fait : Vietnam, Irak, Afghanistan, etc.
Et ce jour-là, il faudra se poser la question de savoir ce que l’Europe, que personne n’aidera, fera. Et je crains le pire scénario de désarroi, puisque l’Europe a toujours, et systématiquement, évité l’engagement militaire, sauf quand elle était envahie. Il faut se rappeler le sort de la Tchéquie après les accords de Munich, l’invasion de la Pologne en 1939, les Balkans il y a 30 ans, etc.
A chaque fois que je pense à l’invasion russe et à cette terrible guerre, je me demande ce que de Gaulle aurait prophétisé, dit et fait. Que d’interrogations.
Bruno Colmant