Bruno Colmant
Professeur d'économie à l'université. Membre de l'Académie royale de Belgique. Stratège. Écrivain. Conférencier.
13 novembre 2016
Dans l’hypothèse d’une élection de Donald Trump à la présidence américaine, l’économie mondiale entrerait dans des territoires non cartographiés. Cette même économie a déjà pénétré dans des zones de déséquilibres que caractérise l’immensité des dettes publiques, financées à bout de bras par de complaisantes banques centrales qui en sont devenus les comptoirs d’escompte à taux d’intérêt nul ou négatif. Mais l’élection de Donald Trump pourrait accentuer ces déséquilibres car sa politique annoncée est volontairement protectionniste. Il s’agit, selon le candidat, d’atténuer la vulnérabilité des entreprises américaines à la concurrence internationale en limitant les importations de pays à bas salaires qui, selon lui, ne respectent pas les termes de l’échange. C’est ainsi que Donald Trump veut renégocier le NAFTA, ce traité commercial qui lie, depuis 1994, les Etats-Unis, le Canada et le Mexique, tout en imposant des barrières tarifaires et douanières aux importations chinoises, suspectées de détruire sournoisement les soubassements de l’économie américaine. François Mitterrand avait donc vu clair lorsqu’il postula, au terme de sa vie, que la polarité du monde serait fracturée par une « guerre à mort, sans morts » entre les Etats-Unis et la Chine.
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