Bruno Colmant
Je vais m’essayer à un hasardeux exercice de futurologie financière. L’histoire commence en octobre 2013. A cette époque, le FMI publie une étude suggérant une confiscation de 10 % des dépôts bancaires de la zone euro afin d’alléger le financement des dettes publiques, en élévation inexorable. Cette orientation est bien sûr incompatible avec l’élémentaire inviolabilité de la propriété privée. Une autre approche est alors adoptée : la Banque Centrale Européenne (BCE) décide d’imprimer des billets, gagés sur ces mêmes dettes publiques, pour à peu près 15 % de leur montant entre février 2015 et mars 2017. Mais cet assouplissement monétaire, qui a essentiellement pour objectif de faciliter le financement des États et d’affaiblir l’euro ne suffit pas. En effet, l’économie est stagnante et ses circuits monétaires sont grippés. Elle est empêtrée dans un « piège de la liquidité » qui caractérise les périodes pendant lesquelles la consommation et l’investissement sont indifférents à l’offre de monnaie et à des taux d’intérêt minuscules.
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